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Relire Jules
A nos âges on ne lit pas ou plus, on relit. Jules Renard par exemple, non pas son poil de carottes, certes très émouvante démonstration que les mères toutes religions confondues peuvent faire de sacrés désastres, mais son journal réédité chez Bouquins et aussi disponible en pléiade. Steiner (Georges pas Rudolf pour une fois) disait qu’il y a deux types de lecteurs, avec ou sans crayon. C’est un peu compliqué avec le journal de Renard car on soulignerait pratiquement tout le bouquin car on attrape une idée à chaque page. Et puis annoter un volume de la pléiade, vous n’y pensez pas! Une mine d’or en quelque sorte. Une de mes pépites préférées: on lui présente Sarah Bernhardt et comme il se tait, impressionné elle lui demande : “et vous monsieur Renard qu’est ce que vous faites? “- “quelque chose de très beau madame, depuis deux minutes je vous écoute …” Et on ose réduire un tel talent à ça et là une misogynie très connotée début de vingtième …
Morale et pot de confiture
Tout cela est parti d’un article de “la décroissance” qui se référait à une chronique de Kairos l’excellente autre revue de la décroissance qui nous vient de Belgique et qui s’étonnait à travers la très rocambolesque et médiatique affaire Epstein (vous savez le fameux pourvoyeur de très jeunes femmes dispendieuses de faveurs sexuelles à des membres éminents du gotha planétaire retrouvé suicidé dans sa cellule haute sécurité américaine) oui qui s’étonnait de la facilité avec laquelle des personnes dont la culpabilité ne faisait aucun doute pouvait grâce à leur puissance financière se refaire une santé médiatiquement morale en créant diverses fondations ou sociétés sur des sujets porteurs comme l’écologie, le développement durable et autres. Et cela en bénéficiant bien entendu d’un relais médiatique à la couverture très efficace. On se disait donc que la morale avait bien évolué car il fut un temps où, c’est bien simple, on ne mettait pas les doigts dans le pot de confiture, car ça ne se fait pas, point barre. Puis vint le temps où si on les mettait et bien il suffisait simplement de ne pas se faire attraper et surtout de nier faute de preuves. L’étape suivante fut, en cas de flagrant délit, de plaider coupable et d’indemniser le propriétaire du pot de confiture. Aujourd’hui c’est devenu encore plus magistral, on nie en bloc avec la brigade d’avocats et on crée une fondation dont le but est la défense de la filière des confitures bio et la bienveillance pour nos frères fruits qui comme nos amis les animaux souffrent de la violence des industriels de la cueillette extensive. On se fait inviter à L’O.N.U et on se choppe l’audience d’un prix nobel et l’absolution qui va avec. Simple et efficace. Tout ça parce que ce gros nul d’ Adam s’est fait chopper les doigts dans le petit pot de la reine des pommes, quelle histoire!
Histoire de con…combre .
bon on en oublierait presque de rappeler que demain c’est la rue des Arts à Barr comme dab en face du marchand de glace …mais pas de dessin là dessus… seulement sur le jardin des origines …
“La chair est triste (hélas)”
Gros coup de mou dans la presse nationale tous supports confondus. D’habitude les linéaires croulent sous les titres les plus explicites une fois le temps des vacances .Si les cadeaux et la bouffe sont les marronniers du temps de Noël, l’été c’est vraiment le cul qui fait vendre le papier (et pas que le papier cul!) Or, là, petite forme dans les rédactions …Le cul ne ferait il plus vendre? Ou la peur, les peurs, parce qu’entre incendies, canicule, covid et variole du singe on ne sait plus trop où donner de l’angoisse, seraient elles source de profits plus substantiels?Tout à coup la peur de la fin du gaz russe deviendrait-elle plus importante que la découverte du point G+? ou tout savoir sur le massage de prostate…Bon on se sent rassuré quand on apprend que la santé des canadiens est entre de bonnes mains puisque la cour suprême du Canada a rendu le port du préservatif quasi obligatoire …Durex en a rêvé, Ottawa l’a fait …c’est bon de se sentir protégé …
Faire et défaire…
comme disait ma grand mère, c’est toujours travailler. Dimanche j’exposerai pin-ups et petits lapins aux crayons de couleurs et les traditionnels dessins d’humour. C’est toujours la Rue des arts à Barr et il fera chaud. Mais venez comme vous êtes…
La Fontaine , le dessinateur et les mormons. (fable?)
Je viens de lire un article désespérant dans le quotidien français de référence sur les professeurs de français qui vont enseigner à Salt Lake City pour un salaire très attractif et des classes pleines de jeunes gens bien propres sur eux et bien polis. Je croyais, naïvement peut-être, qu’on manquait cruellement d’enseignants et je découvre qu’ils enseignent à l’étranger car on les paye mieux et ils ont plus de considération. sans compter l’ambiance assez conservatrice (avec un soupçon d’orientation religieuse quand même ) d’un état qui ne semble pas poser de problèmes de conscience à des professionnels qui dans leur pays d’origine se prennent le chou dès que leur sacro sainte laïcité est un brin chahutée… Je me demande si les petits membres de l’Eglise de Jésus Christ et des saints des derniers jours (c’est comme ça qu’on doit dire ) qui apprennent les fables de La Fontaine dans le texte savent tout de ce siècle et de sa langue si magnifique ou si leurs enseignants pratiquent une autocensure bienveillante ?…Cela dit “the salt lake tribune” publie des dessins politiques lui ! leur dessinateur est loin d’être mauvais . C’est pas Charlie , c’est sûr mais un type avec qui je partage un prénom commun et une année de naissance ne peut pas m’être antipathique. Peut-être bien que je devrais retourner en Utah ( vous avez bien lu “retourner” ) dessiner puisque là-bas on enseigne le français et on dessine …Je me demande à quoi ça peut bien ressembler un salon du Livre à Salt Lake City ?….Un fait est certain , il y aura peu de parisiens …
colombages et géraniums
Dimanche c’est la dernière session de la Rue des arts pour 2022Je serai comme à l’accoutumée à l’emplacement numéro un , en début de rue.On parlera dessin comme chaque fois et ça sera forcément enrichissant comme chaque fois Mais bon je le mentionnerai encore cette semaine , je trouverai bien le moyen.
c’est vrai que c’était bien le dessin d’après nature en direct dans la rue à la petite France et puis ça a passé on ne sait pas trop pourquoi. La couleur devient abordable alors on se laisse aller et puis les exigences s’imposent alors on suit et puis… et puis un jour on se dit que c’est bien aussi le noir et blanc … c’est si simple …si reposant…
Tous à la plage?
Allez ,un dernier dessin pour le mois de juillet en souhaitant que tous ceux qui en ont besoin puissent partir un peu loin de leur quotidien quand il est difficile …Et peut être quelques pistes de lecture intéressantes, il faudra demander à la souris entre deux chicotements …
Dura lex sed Durex
Ca y est, ils ont dégoté une nouvelle trouille à répandre dans les chaumières. C’est dans les bouteilles d’eau minérale en plastique. C’est seulement l’eau minérale hein, ça ne concerne pas les autres boissons et surtout pas la désaltérante star toutes catégories sponsor officielle de tellement de manifestations sportives au non sens écologique hautement affiché. Là, miraculeusement, les micro particules ne s’échappent pas …Qu’en pensent les espèces marines qui se réduisent comme peau de chagrin depuis si longtemps? On peut toujours essayer de demander aux chaînes d’information en continu au cas où il resterait un peu de budget pour aller interroger quelques espèces en future voie de disparition. La saloperie de plastique nous pourrit donc lentement la vie et rien n’y fait, elle est de tous les supports et de tous les conditionnements . La souris s’en fout, ça ne l’empêche pas de chicoter et en ce moment elle chicote Truman C. Elle a un faible pour “Breakfast at Tiffany’s,” ça tombe bien nous aussi, et il fallait bien rendre hommage à ce grand écrivain en s’excusant de faire un mauvais jeu de mot sur son nom de famille.Truman c’est pas Faulkner, c’est sûr mais ça reste d’une grande émotion. C’est aussi ça la littérature, pas seulement des pages qui mettent la tête à l’envers mais aussi un peu de cœur qui bat joliment entre les pages jusqu’au moment où l’on referme le bouquin. Ma préférence va à la fin sur ce joli passage sur les cerfs-volants …On peut aussi regarder pour la énième fois Georges Peppard chercher le chat et s’émouvoir aux accents de Moon river en se disant qu’on a pas trop le choix en fin de compte ; soit on aime Blake Edwards soit on est un ennemi de la race humaine.