Un tonneau qui va s’avérer bien utile lors du naufrage annoncé de décembre.
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C’est parti !
Le chef de file de l’UMP aux éléctions régionales de décembre, ainsi qu’il est présenté dans l’edition de samedi du torche cul local, profite de la tribune servile dressée par son larbin attitré pour dire aux presque dix pour cent des électeurs alsaciens ayant signé la pétition “Alsace retrouve ta voix” qu’ils sont nuls, dangereux et leur action illégale. Il est tellement limité dans son intelligence qu’il n’a pas pu trouver cela tout seul. Aussi est-il allé chercher l’aide de deux éminents professeurs qui le lui ont expliqué. La seule évocation de leurs titres pompeux suffit à ridiculiser l’ignorance crasse dans laquelle plus de cent mille pétitionnaires croupissent. Las, confondus face à cet excès de lumière, ils blémissent face à tant d’intelligence strasbourgeoise et d’autorité parisienne mélées. Mais l’encore président, pour quelques trop longs mois, du Conseil régional d’Alsace veut rester magnanime dans sa colère. Magnanime et condescendant du haut de son siège bientôt éjectable. Il tend la main, il en appelle à l’unité “à seule fin d’éviter de laisser l’Alsace, future grande région, aux mains du méchant mouvement de la fille à son père” .
Vous avez bien compris. Pas besoin de lire entre les lignes. Le ton de la campagne est donné. De même que pour l’ensemble des dernières consultations électorales, l’élection de décembre ne se jouera pas sur un bilan, ou sur une vision. Pas plus que sur la place de la future grande région au coeur de la méga machine Europe ou sur des engagements fermes et non négociables quant à l’identité alsacienne. Non.
Le seul programme sera de barrer la route à un parti dont la particularité est de n’avoir aucun programme et dont la ligne revendicatrice est uniquement fondée sur la gestion de la popularité de sa présidente. On va encore une fois vous jouer le grand air du vote utile pour sauver le cul de gros inutiles. On va bien sûr revenir là dessus jusqu’en décembre, certes. Mais s’il y a un geste dont l’utilité va indubitablement s’avérer, ça va être celui d’aller voter avec le pied !
Agamemnon de fête foraine
Aussi tout le monde y va-t-il de son couplet sur la maison des Atrides…
Comme si la lignée brune marine pouvait ambitionner d’être comparable à celle d’ Agamemnon… Voilà bien le résultat d’un appauvrissement de la culture classique, qui a vu l’enseignement du grec et du latin regresser comme peau de chagrin.
Sinon, aucun des commentateurs collabo-larbins de cette pauvreté culturelle, cette insanité mentale et cette insulte à l’intelligence française qui se fait appeler paysage audiovisuel n’oserait comparer les démêlés familiaux d’un chef de section vieillissant autour de sa succession avec la malédiction pesant sur le chef d’une armée de dix mille navires parti en découdre dix ans avec les ancêtres de Rome…
Chez Homère, il n’aurait pas fait long feu le sous-lieutenant : dézingué avant le deuxième chant par la fille, avec complicité efficace de la nièce; explosé en public et en plein vol, le sous officier parachutiste. Pour l’exemple. Pour imposer comme un silence pas du tout géné dans les rangs. Pas la peine d’attendre toutes ces années à radoter. La vraie guerre de tranchées peut commencer…
Aussi pour finir sur une note d’optimisme qu’il me soit ici donné l’occasion de faire l’article sur ce qui s’est certainement écrit de plus beau sur l’iliade. C’est de Rachel Bespaloff c’est chez Alia, ça coûte si peu, à peine le prix d’un en-cas, que ce serait un drame de passer à côté de tant de beauté et d’émotion littéraire. Je rembourse ceux qui n’auront pas aimé. Commandez ça chez votre libraire indépendant, ça le changera de toute cette daube à la sauce de houellebecquo-zemmourro-trierweilerisme . Pas de souci, je ne prends aucun risque.. .Vous avez néanmoins le choix, soit vous aimez soit vous êtes, pour ce qui me concerne, un ennemi de la race humaine…
De mémoire :
“Hector le gardien du bonheur périssable…”.Je sais, je dois l’avoir déjà cité, je me répète… On va encore m’accuser de rabâcher…mais je m’en moque. C’est pas au journal de vingt heures qu’on entendrait ça les petits gars…
Postmodernismus
La vieillesse est un naufrage
Ce qui est impensable, au fond, c’est que ça puisse encore trouver un intérêt dans les rédactions. Pourquoi, on le sait, du moins on s’en doute. Mais comment ? ça on aimerait bien le savoir. Comme tentative de compréhension on peut toujours aller lire l’édition du mois d’avril de “La décroissance”, où l’on trouvera ces mots d’Alain Acardo : ” Un système de domination sociale tend toujours à favoriser, à tous les niveaux, pour les besoins de sa propre reproduction, la bêtise, l’aveuglement et la passivité de ses agents plutôt que leur intelligence et leur volonté éclairée.”
C’est en vente, normalement, chez les dépositaires de presse. Vous savez bien : cet endroit magique fréquenté quotidiennement par je ne sais combien de millions de Français … pour le plus grand enrichissement de la Française des jeux et de la régie française des tabacs …
Blandices et ripopées
Buttner et le général Cluster
Dans HEB’DI de ce mois-ci, qui vient de paraître, le futur ex-président du département du Haut-Rhin balance en vrac sur tous ses anciens copains des exécutifs alsaciens… Rien de bien sensationnel, certes, mais comme les larbins de la presse officielle n’oseront jamais publier ce genre de prose, même joliement enveloppée, ça fait du bien de savoir que ça existe…
Le temps du n’importe quoi
Des députés frondeurs de la majorité menacent la loi Macron mais ne vont pas jusqu’à voter la censure déposée par une opposition dont les representants ne rechigneraient pas à voter la dite lo,i tant elle elle ne leur paraît pas si déplaisante…
CHO BUSINESS
Un nouvel acronyme vient de faire une apparition discrète sur le marché si riche de la sémantique du travail.
Le CHO pour Chief Happiness Officer. Nul besoin d’avoir fréquenté une université prestigieuse outre-manche pour comprendre ces trois mots et imaginer le succès qui leur est promis. Les larbins des médias officiels qui n’ont rien de mieux à faire pour justifier leurs salaires honteux que donner du crédit aux initiatives les plus débiles ne vont pas tarder à s’emparer du concept. Trois mots en langue étrangère pour requalifier l’organisation de l’activité de ce qui fait la composante principale d’une entreprise, c’est-à-dire les hommes et les femmes qui y travaillent. Trois mots en anglais pour ringardiser définitivement l’ancien acronyme, en français, qui désignait la gestion des ressources humaines au sein des entreprises. Adieu le DRH, qui avait déjà jetté le chef du personnel aux oubliettes, bonjour le CHO.
L’officier en chef du bonheur. En français.
Ceci n’est pas une blague ou une élucubration. Il y a actuellement des gens qui ont réussi à faire gober à des actionnaires et à des conseils d’administration une telle énormité. Redéfinir une fonction avec une appellation crétine en arborant un de ces petits badges ronds ridicules siglé d’un sourire niais sur fond jaune et faire qu’un travail de con pour un salaire de misère devienne une nouvelle constante variable du bonheur. Le bonheur en question n’a qu’à bien se tenir. Le voilà entouré par un chef et un officier. Le bonheur trouverait son essence dans la guerre puisque d’essence lexicale guerrière. L’entreprise est bien ce camp militaire retranché où une armée de petits soldats bien disciplinés se tiennent prêts à débouler sur le champ de bataille des parts de marché à conquérir.
Les manuel d’instruction militaire, qui si l’on en croit les joyeux drilles du Medef et Monsieur Macron, devraient rapidement remplacer un code du travail vraiment obsolète, sont en cours d’impression. C’est une question de semaines. Un amendement de dernière minute suscite un désaccord. Nul ne sait encore si la corde pour se pendre et le tabouret fournis dans le paquetage à l’incorporation en entreprise sont à rendre, après utilisation, aux familles ou si ils restent propriété du gouvernement. il y a là motif à débattre au sein des deux assemblées.
J’ai adressé une prière à Sainte Rita patronne des causes perdues. Elle m’a poliment répondu d’aller brûler un cierge à Saint Charlie, dont l’aura va grandissant dans les hautes sphères. Ou de changer de métier.
Certes, ce serait vraiment injuste et déplacé de prétendre , au regard de son immense talent, que le grand Orwell n’avait rien vu. Il y a juste que je me demande bien si le pire n’est pas à venir.