La courte échelle de Benjamin Franklin

Une échelle c’est le contraire d’une bonne blague. Non seulement les courtes ne sont pas forcément les meilleures ou les plus utiles, mais surtout ce sont les moins casse-gueule. Alors qu’une blague bien pourrie est toujours susceptible à un mec qui manque d’humour de venir casser la gueule au malheureux pitre qui l’a faite. Je continuerais bien là, exemples à l’appui ,mais on risque d’atteindre un peu prématurément le point godwin alors on se calme. Tout cela pour en venir au fait qu’une échelle de petite taille dite “courte échelle” dans le langage populaire n’a rien à voir avec deux barres parallèles de longueurs modestes mais égales qui seraient reliées tous les trente centimètres environ par des barreaux de longueur réduite fixés perpendiculairement.
Non, la courte échelle serait une invention de cour de récré ou de chapardeurs de pommes nécessitant deux gaillards en culottes courtes qui compensent leur petite taille par le positionnement de l’un juché sur les épaules de l’autre afin de pouvoir s’approprier un bien qui n’est pas à leur portée pour cause de taille réduite. Les avis divergent quant à l’origine de cette pratique. Personnellement je tiens d’un vieux dessinateur américain (c’est assez impressionant ce que j’ai pu rencontrer, dans ma vie, comme vieux dessinateurs américains) qu’elle fut inventée par Benjamin Franklin et un camarade d’école qui trouvèrent ce subterfuge ingénieux afin d’aller reluquer la grande soeur du copain par la fenêtre de la salle de bains qui était restée entrouverte. Cette expérience fut déterminante dans la vie de Franklin qui frustré de n’avoir vu que le visage de la belle totalement immergée dans la mousse de son bain pensa à inventer la douche avec pommeau d’arrosage supérieur qui permet à la douchée de se tenir sous le ruissellement bénéfique pour le corps et constitua de par ce fait la providence des voyeurs jusqu’au jour malheureux ou un peine à jouir de quaker inventa le rideau de douche opaque auquel Alfred Hitchcock donna ses titres de noblesse  quelques années plus tard (en 1960 pour être exact) sur une musique inoubliable de bernard Hermann. Tout ça pour vous dire que, si la courte échelle à deux c’est déjà pas évident, ça me semble mal barré d’imaginer plusieurs individus juchés les uns sur les autres pour tenter d’aller décrocher la lune. Aussi ais je bien peur que ça ne soit leur juchement dernier. 

Les sondages ont bonne mine

Les sondages c’est comme l’érection passé un certain âge.  On a beau se dire que tout est dans le mental, entretenir la forme,  avoir recours à la chimie bénéfique rien n’y fait ou si peu. Bien sûr on n’est jamais à la merci d’une bonne surprise matinale, un durcissement de la position plutôt qu’un tassement , on peut toujours rêver. La jeunesse est là, arrogante dans sa bonne santé, sa forme olympienne qui risque d’être décisive dans une année olympique. J’ai l’air de me moquer mais pas du tout, je suis sincèrement admiratif  toutes tendances confondues quand je vois des types qui sont dans ma tranche d’âge se taper un tel marathon pour finir écrabouillés par la cruelle sanction de  l’évaluation des chances de finir dans le doublé final. Je ne vois qu’une explication ; “si la lutte vers les sommets suffit à remplir un cœur d’homme ” la bataille pour remplir l’urne doit sacrément avoir le pouvoir de durcir le contenu du slip. La politique comme aphrodisiaque, ça doit être ça.  alors c’est pas demain la veille qu’on va avoir un dessinateur à l’Elysée, nous finalement on s’en fout , que la mine soit dure ou molle du moment qu’il y a de la beauté à dessiner, Personnellement ma préférence va au graphite assez dur, 4H c’est assez agréable pour attaquer après on peut se laisser aller dans du plus velouté genre 2B ou 4B , l’idéal pour la mollesse en attendant de reprendre avec un petit peu de retour à du demi dur genre 2H et puis si tout ça ne va pas , n’est ce pas , ben  on efface tout et on recommence car on a bien pris soin d’apporter la gomme. très important la gomme. Pour ceux qui l’auraient oublié on doit à un français génial, Nicolas Conté l’invention du crayon moderne idée géniale qu’il avait trouvée pour contourner le blocus britannique qui à l’époque en guerre avec notre belle révolution avaient le monopole du graphite utilisé dans la fabrication des crayons. Mais alors, me direz vous, comment expliquer que cette invention française ( brevet numéro 7 paraît-il déposé à la convention ) a des appellations en anglais ; B pour black, H pour hard et Hard Black pour HB . Je n’ai pas encore trouvé d’explication autre que celle d’un vieux dessinateur américain qui du temps de ma jeunesse studieuse m’avait avoué que les français avaient été trop cons pour vraiment prendre conscience de l’énormité de cette invention et qu’il était allé ,le Nicolas, en proposer le développement à l’anglais perfide. J’ai toujours eu beaucoup de respect pour mes aînés surtout quand ils me renvoyaient   l’image de la manière dont j’aimerais vieillir: la tête dans les nuages et rien à battre de mon slip !

Parole de président

Des êtres humains, au péril de leurs vies, traversent une mer en pensant qu’ils ne sont pas nés du bon côté. Puis, arrivés, ils se rendent comptent qu’il faut aussi être né du bon côté de la rue…

Produit actif et récréatif

Ça y est l’Allemagne vient d’autoriser la consommation du cannabis en usage récréatif. Ça ne veut pas pour autant dire que ça va être autorisé dans les cours de récré. Quoique ça y soit déjà je crois, on voit et on sent tellement de trucs de nos jours. Les allemands peuvent se le permettre, leur langue est transparente  elle n’est pas susceptible de faciliter la dyslexie autant que la nôtre, le français qui serait une langue opaque. vous ne saviez pas ça? Mais on ne vous a donc rien appris à l’école de la République qu’il faille aller tout apprendre sur Wikipédia?. L’ Alsacien lui, contrairement au Lorrain ( je n’ai pas dit le Lothringer qui parle la langue de Clovis ) au Normand ou  à l ‘Angevin s’en fout puisqu’il peut bénéficier de cette proximité  linguistique rhénane grâce à son particularisme régional.C’est pour cela que les élites de la nation passent par l’école alsacienne. La startup nation n’a pas encore statué sur cet usage récréatif qui finalement ne devrait pas être plus responsable des troubles de l’attention que le paquet d’heures quotidiennes passées devant les saloperies d’écran en tous genres. Les suédois eux sont en train de rétropédaler sur le bonheur d’un monde idéalement gafamisé en prônant un retour aux manuels scolaires traditionnels. On va dire que je vois le mal partout mais je me demande ce qui est vraiment dérangeant dans un truc pareil: qu’un pays ait mis tout ce temps pour réaliser qu’il allait droit dans le mur dans son mode de vie digitalisé à l’extrême ou qu’il ait fallut une arrivée de l’extrême droite faiseuse de roi ( je rappelle que c’est une monarchie constitutionnelle certes mais c’est une monarchie) pour que ce type de décision politique soit prise?… Je vous l’ai dit , je vois le mal partout… Ça doit porter un nom comme pathologie non? On doit avoir ça dans notre dictionnaire, il y a un mot pour tout dans notre belle langue opaque .

bon j’avoue que le coup du havrais je l’ai piqué à Alphonse Allais…

Comme un lundi (ou un mardi)

Ce n’est pas Charlemagne qui a inventé l’école comme France Gall le minaudait dans les années soixante c’est le serpent du jardin. Il a fait croire au pauvre crétin qui aurait pu rester peinard à faire mumuse avec son Eve gaulée comme une chanteuse de sucettes à l’anis, qu’il serait encore plus balèze et l’autre pomme l’a cru et gobé le fruit pourri de la connaissance qui lui a juste permis de se rendre compte qu’il vivait à poil. Bilan, viré de l’école buissonnière et obligé d’aller au charbon. . . Le charbon la startup nation n’en a rien à battre puisqu’elle a une confiance aveugle en sa filière nucléaire dont la moitié est à la ramasse et l’autre moitié un peu vieillissante. Mais ça va repartir. Il faut faire confiance aux futurs génies de nos écoles qui avec l’éducation de pointe qu’ils reçoivent vont nous trouver des solutions. Énergétiques , économiques, sociales. C’est pas gagné avec cinquante pour cent des lycées et collèges qui ont au moins un prof absent. Le petit génie fraîchement nommé à France Education ( ben oui il y a France Travail et il va y avoir France Education, faut vous faire à l’idée) avait pourtant annoncé avec son patron dont l’école est la chasse réservée qu’il y aurait un prof devant chaque classe…  Et vous voudriez que nos gosses aient un capital confiance en béton? en plâtre oui et sacrément fissuré. Je retourne au jardin voir les ipomées. Et après j’ai le bois pour l’hiver à rentrer, si vous passez dans le coin je n’ai rien contre un petit coup de main, mais pas n’importe où. J’offre le café, j’offre toujours le café. Finalement j’y repense, quel con cet Adam encore un peu il aurait pu être ministre de la décébralisation nationale. Ou Saint Patron des hommes politiques. c’est grave du pareil au même.

Marche à l’ombre

La politique, c’est le contraire de la corrida, les places les plus recherchées ne sont pas à l’ombre.Même pris les doigts dans le pot de confiture, le kador bronzé, tous partis confondus, finit rarement par aller perdre son teint hâlé dans la cellule fraîchement ventilée d’un quartier réservé aux clients sensibles ( sauf si le client en question avait un peu trop tendance à s’approcher de l’ombre de trop jeunes filles en fleurs bien sûr). Ce n’est pas chez nous qu’un ancien président  risquerait six cents ans de peines confondues comme le pauvre Donald sur lequel la méchante machine judiciaire démocrate  d’outre atlantique s’acharne. Ici, notre ancien chef de l’État qui s’est quand même pris deux fois un an ferme, n’est pas en passe de se les empocher. On les  lui a substitués à une peine d’intérêt général sous forme de tournée des grands ducs de la librairie autour de la dédicace de son nouveau bouquin dont j’avoue avoir oublié le titre forcément racoleur puisque fruit des cerveaux des champions du marketing éditorial que sont les têtes bien pleines de l’édition française de haut vol. Vous avez bien lu, j’ai écris le nouveau et non pas le dernier. C’est à cela que l’on reconnaît les forçats de la littérature de tête de gondole , leur nouveau bouquin , hélas, n’est jamais le dernier. Des noms, des noms  entends- je  de partout… Vous délirez? C’est la rentrée littéraire , le moment culturel de l’année où l’exception culturelle française qui n’a plus rien de culturel ni de français, rayonne sur nos campagnes afin d’abreuver nos fils et nos compagnes les inondant de la lumière quasi divine de saint germain des prés. Je ne vais pas risquer de me mettre à dos le moindre des six cents génies publiés dont je n’ai pas lu la moindre ligne vu que dans ma bibliothèque il n’y a que de vrais livres. Je vais trouver une belle place à l’ombre et aller profiter du spectacle, là dans l’arène de ces nouveaux gladiateurs de la culture qui vont se faire joliment étriper par les grands fauves de la critique et comme c’est gratuit j’en aurai pour mon argent. Bon j’avoue quand même être un vieux frustré qui n’ a jamais été sollicité pour descendre dans la mêlée et qui aurait de toute façon la pétoche de prendre des coups. Je me console en pensant qu’au moins j’ai l’honnêteté de reconnaître mes limites. Peut être devrais je me mettre au travail sur une fiction au parfum autobiographique où je m’auto flagellerais sur toutes les crasses que l’on m’aurait faites dans ma misérable vie qui n’aurait pas été ,loin de là ,le jardin de roses que l’on m’avait pourtant promis. Mais me voilà bien obligé d’admettre que les nuages porteurs de drames ont totalement épargné mon chemin et que ma vie est d’une simplicité si inouïe que la dernière fois que je l’ai racontée à un amish il s’est endormi au bout de  cinq minutes. Pour vous dire à quel point je m’en tape des promesses originelles je vous invite à venir au jardin, les ipomées ont fleuri, elles sont d’un bleu si pur qu’il foutrait un complexe à Yves Klein et à Picasso réunis et ce dernier au mieux de sa période… Alors? Rien, “que du bonheur”… (64 pages , dix euros chez le Verger éditeur)

Paris sera toujours Paris

Le dernier non-évènement qui agite le petit monde germanopratin à en croire les micro tempêtes dans les tasses d’expresso à une blinde les cinq millilitres dans le moindre rade du quartier qui n’a plus de latin que le nom, nous vient du milieu de l’édition de la partie francophone d’outre atlantique. Un auteur retenu sur la première liste des finalistes du plus prestigieux prix de la rentrée littéraire (française bien sûr, les autres, franchement, on en a vraiment rien à battre) aurait ,par maladresse ou par calcul, avoué avoir eu recours à l’un de ces universitaires de plus en plus recherchés dans le monde de l’édition nord américain dont le rôle est de vérifier la bienséance bienveillante de tout manuscrit accepté avant publication. On peut s’étonner que l’académie des deux frères dont elle porte le nom puisse à ce point polémiquer, quand on sait que leur  fameux journal, extrêmement vitriolé ne  passerait pas aujourd’hui le moindre comité de lecture tant il dézinguait et ventilait au maximum et avec talent la vie littéraire et politique de son temps. Je me permets ici d’en faire l’article et en recommander la lecture à tout passionné de littérature française ( 3 volumes sous coffret cartonné chez Bouquins, je ne donne pas de prix faut pas déconner) tant elle m’a fait ( la lecture) frétiller les neurones et procuré une vraie et saine distraction intellectuelle alors que le prix, rédhibitoire, aurait pu être un frein. En tant que natif de la cité des ducs de Lorraine je regretterai juste que deux lauréats du prestigieux prix dont le “succès est le ménechme du talent ” en viennent à s’opposer discourtoisement pour un sujet qui n’en vaut pas la peine. La rentrée littéraire est donc bien lancée et les percolateurs de tous les rades qui vont de la rue st André des Arts au café de Flore ont de beaux jours devant eux. Les autres aussi d’ailleurs. Nous allons donc faire acte de vertu, ignorer ce combat très ignorable en nous concentrant devant nos écrans afin de pleinement savourer une coupe du monde de rugby dont le mérite essentiel est de nous présenter des jeunes gens glorifiant la virilité sublimée qui n’en ont rien à péter de ces histoires d’enculade de mouches  parce que pour résumer, eux, ils n’ont pas vraiment des métiers de gonzesse. 

Entrée des artistes

“Le plus difficile dans ce métier , disait Louis Jouvet, c’est de trouver une chaise.”  Bernanos ajoutait que lorsqu’il n’aurait plus qu’une paire de fesses pour penser il irait l’asseoir à l’Académie Française”. Où les chaises sont plutôt des fauteuils qui restent souvent vides… Les écrivains et hommes de scène de cette époque manquent cruellement au débat actuel. Les débats à l’Assemblée Nationale sont d’un niveau soporifique tel qu’on a quelquefois l’impression qu’il doit y avoir un ou deux représentants du peuple qui sont vraiment morts. On se met à imaginer le chaos verbal que pourrait mettre un Hugo ou un Clémenceau au sein de cet hémicycle où, de leur temps,  les insultes prononcées valaient à leur auteur une occasion de s’expliquer devant témoin avec choix des armes à l’offensé et où le public venait assister aux échanges dans l’ espoir de vivre en direct une volée d’insultes bien vertes et relevées. Quel orateur aujourd’hui oserait demander au président de séance de lui emprunter un ministre si drôle afin de distraire les enfants à la maison?. J’ai beau chercher je ne vois pas d’orateur capable de m’émouvoir à m’en faire changer d’opinion…  Ou qui oserait prononcer le mot de pot de chambre afin de voir si quelqu’un sort d’en dessous du lit?…Et jouvet dans tout ça ? Ben Jouvet c’est Knock (qu’il ressortait dès que son théâtre avait besoin d’un peu d’argent faute de chaises pas assez occupées) pièce de théâtre qui a connu un grand succès national et planétaire même en Alsace où l’on a dû réimprimer l’affiche car le maquettiste avait écrit Knack. On aurait crû à une farce de garçon boucher et vu l’importance de la boucherie charcuterie dans la culture alsacienne on allait droit vers l’incident diplomatique. Jouvet nous manque tout comme son phrasé si caractéristique et inimitable au service des Romains, Prévert et Giraudoux, sans oublier Jeanson bien sûr…Franchement  : ” j’avais dix-sept ans, je ne les ai plus parce que vous les avez et que des dix sept ans y en a pas en même temps pour tout le monde ”  C’est dans “entrée des artistes” de Marc Allégret. c’est Jouvet qui s’adresse à Odette Joyeux et Bernard Blier jeunes apprentis comédiens.On a le choix, soit on applaudit, soit on est un ennemi de la race humaine.  

Vies d’artistes…

Je plains les artistes de demain et paradoxalement je les envie car il est tellement évident que le grand n’importe quoi ambiant va certainement, à un moment donné ou à un autre, finir par revenir  à des activités et des engagements  basiques comme simplement dessiner sur du simple papier… Comme disait Abe sous son cerisier ” you may fool… etc… ” . Je me demande si un petit autodafé avec quelques tablettes numériques, ordinateurs, téléphones cellulaires, bref toutes ces saloperies, ne serait pas à même d’attirer l’attention sur les difficultés des métiers du livre et de l’illustration( entre autres) … Mais je crains  que nos ayatollahs du numérique et de la modernité soient bien plus redoutables que ceux des pays lointains qu’ils ne cessent de décrier. Alors je vais rester bien confortablement  installé derrière mon écran à digérer les critiques et peut être les quelques encouragements que  récolteront mes quelques gentillesses quotidiennes…Forcément honteux de participer lâchement au marasme général en pensant que dans quelques années, paraît-il, internet seul consommera autant d’électricité que la planète entière d’aujourd’hui ( je viens de lire que si il était un pays actuellement il serait le troisième en consommation derrière nos amis américains et chinois.) Vaquant  malgré moi quelque part  dans une zone floue entre cracher dans la soupe et chier dans la colle ..Hier c’était la musique, aujourd’hui la peinture, demain la littérature. En signe de soutien à tous nos élèves qui n’ont toujours pas d’enseignants en face d’eux à l’école. Et ce n’est que la première semaine.