ça dépend des jours…

 

Les affiches sont assez mornes en fait autour de nous. Si chaque équipe avait fait appel à des dessinateurs, peut-être se serait-on marré un peu plus…
Peu d’effronteries en fait… Le politiquement correct aurait-il eu raison de tout un pays ? (je veux dire de toute une région).
non... !
On pourrait répondre par l’affirmative, se demander que sont devenus nos humoristes les plus réputés et trouver une forme de réponse en allant voir l’excellent dessin que leur consacre Veesse ce mois ci dans Hebd’i…

Oh oui…

Il y a un fait certain c’est que nous autres dessinateurs, avec tout ce bazar, on se marre bien…

Fête du slip ou grande lessive ?

Il y a tout lieu de penser que la grande fête du slip du sept avril tiendra ses promesses.
Lundi ce sera jour de lessive et on verra à ce moment qui des bleus, des roses, des verts des rouges, des oranges ou des bruns aura lavé plus blanc. J’adore le futur antérieur, il est cet espace de conjugaison dans la langue française où toute la poésie du monde s’impose face au dur champ grammatical de la réalité.

Drôle de drame

imageOn peut poser la question au regard des derniers chiffres du chômage…

mais il vaut mieux en rire non ?

ou se consoler avec la fameuse réplique de Michel Simon dans le film de Carné :

“à force de parler des choses horribles, les choses horribles finissent par se produire”.

 

Hugo go home

 

Bon, allez, un petit gentil sur le président du Venezuela qui vient de nous quitter…

On ne peut pas toujours dessiner des trucs horribles, n’est-ce pas ?

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Prévert avait tout vu…

Passée la fierté de pondre un titre si riche dans l’allitération qu’il s’en suffirait d’un peu pour qu’il n’ait rien à envier (ou presque ) au “Frais parfum des touffes d’asphodèles” (le premier qui demande qui est Asphodèle reçoit une baffe et me copie cent fois Booz endormi – voilà ce que c’est quand toute une génération oublie d’apprendre de la vraie poésie et se repait des aventures érotico maniaco depressives des journalistes végétariennes en compagnie de porcus singularis) il me faut bien m’en expliquer.
Je fais bien entendu référence au fameux poème de langue française sur la succession papale, que des générations d’élèves en école primaire ont scandé à voix haute, marquant par là, dès le cour préparatoire pour ma génération mais juste avant le passage en sixième aux dernières évaluation du niveau des collèges, leur entrée fracassante  dans cette spécifité de la langue française qu’est le jeu de mots. Particularisme national que nous envie l’univers entier et qui nous prive depuis trop longtemps de la plus haute marche du podium pour peu que cette spécialité soit, un jour, enfin, reconnue comme discipline olympique.
Au delà du fait que le leader spirituel des chrétiens n’est pas décédé, l’immense Jacques Prévert reste donc d’actualité quant à l’homme qui bientôt sera apellé à … occuper (je vous ai eu là) le trône de Pierre.


Il nous faut juste espérer que le prochain guide spirituel d’une masse quand même assez appréciable de croyants fasse appel à toutes ses facultés d’interrogation pour les mettre au service de ce monde exterieur qui n’en peut plus d’exclamer ses différences…
On peut rêver. Demain, à un pape francophone qui choisirait de s’apeller Arachnos 1er  et qui ordonnerait la canonisation de Jacques Prévert dans la foulée de son élection… chiche?
Du temps de mon enfance, les sermons des officiants de l’Eglise catholique romaine au sein de laquelle j’ai grandi étaient virulents et habités d’une verve et d’une éloquence qui n’avaient d’égal que celle des copains socialiste bistrot de mon père que je rejoignais pour l’apéro tout de suite après l’office du dimanche matin, occupés qu’ils étaient à refaire le monde autour de leurs chances respectives de ramasser leur part des paris mutuels urbains. J’ai grandi dans une époque ou Saint Martin pouvait être un ancien légionnaire romain devenu évêque de Tours et saint patron de trois mille six cent communes de France, mais aussi un jockey vénéré par des millions d’athées. Ca relativise comme dirait Albert . Aujourd’hui, que la novlangue a tout envahi et tout dénaturé, un simple acronyme comme LCR qui, il n’y a pas si longtemps était celui de la ligue communiste révolutionnaire, suivant le lieu où il est employé, peut signifier liquide céphalo rachidien, langues et cultures régionales ou encore les constructeurs réunis.
L’église de mon enfance est vide et les bistrots en face sont fermés depuis belle lurette…
Il ne me reste que des jeux de mots pourris que mes copains subissent avec compassion … Tout fout le (vati)camp….

Faulkner, Lapointe et les patates

Aux journalistes peu imaginatifs qui ne manquaient pas de lui poser la question la plus râpe à carottes qu’il se puisse poser à un prix Nobel de littérature : “Pour qui écrivez-vous ?” William Faulkner répondait sans sourciller : “Pour ceux qui ne savent ni lire ni écrire.” Nul besoin d’avoir réussi avec succès l’agrégation de grammaire pour saisir toute la subtilité de l’emploi d’une préposition généralement déviée de son sens originel qui ici le retrouve avec pertinence. Savoir que de tels esprits subsistent pour, de toute leur autorité, ramener à l’essentiel certains d’entre nous qui seraient tentés de laisser leur talent s’égarer dans des stratosphères plus qu’embrumées a quelque chose de profondément rassurant.

Il y aura bientôt quarante ans un type extrêmement talentueux met entre parenthèses une brillante carrière d’illustrateur en créant à Strasbourg un atelier d’illustration, dont la réputation d’excellence va aller grandissante et asseoir dans le métier une véritable pépinière de talents qui depuis n’ont pas démérité. La saga de ces années reste à écrire,  ainsi que je l’ai à maintes reprise déploré en compagnie de certains de ses anciens élèves, collègues et amis. Il est triste que personne ne s’y soit, depuis le temps, attelé ou même intéressé, car ce que cet homme-là recèle en héritage est du plus haut intérêt,  quant à cette partie pas si éloignée de notre histoire qui a vu naître, croître et prospérer toute un monde et une industrie dont le succès a été jusqu’à présent le menechme du talent. ( Victor H. dixit)
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Je m’étonne qu’aucun de ces éditeurs auxquels il a fait gagner tant d’argent n’ait encore eu l’idée de demander à Claude Lapointe de relater l’histoire de cette aventure. Ne serait-ce que chacun de ses anciens élèves achetant son exemplaire en ferait un succès d’édition garanti. Sans compter une petite analyse crypto-marxiste de l’évolution du marché, qui ne serait pas déplaisante dans la remise en place de certaines valeurs; du genre “à partir de quel moment l’obligation de produire aliène-t-elle la passion de créer ?”

Ca pourrait être un chouette thème de colloque non ? Une manifestation culturelle de premier plan à l’école des Arts Décoratifs de Strasbourg, qui ne s’appelle plus ainsi et dont j’ai oublié la nouvelle appellation institutionnelle, qui est bien trop compliquée pour mon petit esprit. Si il est un reproche récurant que l’on peut faire aux auteurs et aux illustrateurs, c’est bien de ne pas assez s’occuper de politique à une époque où la politique finit toujours par s’occuper d’eux. Le succès a toujours complexé les élites politiques. Celui de l’atelier d’illustration de Lapointe n’est pas un exemple unique. Un type comme Bernard Erin qui, aux Beaux Arts de Toulouse, était à la typographie et au dessin de lettre ce que Lapointe, à Strasbourg, était à l’illustration, s’est fait en son temps remercier sous prétexte que ses élèves gagnaient déjà leur vie alors qu’ils étaient encore étudiants… Un comble ! Il est sûr que ce qui différencie les dessinateurs des élites politiques sera toujours le souci fatalement revendiqué de ces dernières de s’élever dans leur niveau d’incompétence, ainsi que nous l’ont si magistralement démontré Lawrence Peter et Raymond Hull dans leur fameux “Principe”. Certes, Lapointe et Faulkner c’est entendu. Mais qu’en est-il des patates ?

En mémoire d’une grand-mère qui, lors d’une exposition, s’est exclamée à la vue de mes images, d’un accent bien appuyé: “Jééé, je mangerais des patates tous les jours pour pouvoir faire un métier pareil….” ça pourrait être du Faulkner non ? Au fait, revenons à Faulkner. Pour qui écrivons-nous ? Pour qui dessinons-nous ? Pour tous ceux qui mangeraient des patates tous les jours pour pouvoir faire ce que nous faisons, exercer le métier que nous exerçons; ce métier qui, comme le disait Louis Capet, quatorzième du nom, “Après le métier de Roi, est le plus beau métier du monde.”

L’une des interventions du colloque international qui se tiendra à l’ancienne Ecole des Arts Décoratifs de Strasbourg s’intitule “Séquentialités gyrovagues ou la translation stationnaire”.

Une question  essentielle me vient spontanément à l’esprit, à l’énoncé d’un programme aussi relevé:
Y servira-t-on des patates ?

Sérieux s’abstenir

Il y a des matins où on se lève juste sans envie particulière de se sentir concerné par le devenir du microcosme alsacien. Ces jours là sont des jours sans colère, avec juste des petites choses bêtes à dessiner qui pencheront inévitablement en ma défaveur le jour où le placement d’office s’avérera inévitable.

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Le plus beau métier du monde vous dis-je, et de loin ! …