Archives mensuelles : avril 2014
Thanksgiving à la Stub
Ah, pensez-vous à la lecture du titre, soit il s’est fâcheusement trompé dans son calendrier car nous ne sommes pas en novembre, soit il en a encore après nos pauvres amis américains.
Pas du tout.
Mais d’abord, encore un petit dessin décalé à propos de la dernière d’un Président du Conseil Régional qui, dans le tract néo libéral de dimanche, nous prouve qu’il n’a toujours rien compris au film de sa débandade annoncée. Son copain Hirn du-dit canard lui a pourtant encarté une superbe brochure publicitaire vantant les charmes de la Lorraine pas plus tard que la semaine passée. Rien n’y fait. Le duc d’Alsace reste confiant. S’il vous plait, quelqu’un pourrait-il dire à Richert qu’il atterrisse et arrête les dégats avant que cela ne devienne pathétique. La messe est dite. Comment le premier élu de la région peut-il un seul instant croire que deux millions trois cent cinquante-six mille lorrains vont installer la capitale de la future fusion des deux régions à `Strasbourg ? Une ville qui n’a même pas une équipe de foot digne de ce nom ? Est-il à ce point seul ?
Mais pour ça il faudrait déjà que quelqu’un lui explique où se situe la Moselle…
Or donc, je cherchais un titre accrocheur pour plusieurs raisons dont la première est de remercier tous les visiteurs, lecteurs, commentateurs et autres fidèles de ce blog. Les autres je les ai oubliées (les raisons, pas les fidèles).
Cet exercice bien plaisant et enrichissant sur les plans de la création personnelle et de la rencontre sociale que je mène depuis quelque temps déjà sur ce blog m’ammène à un carrefour où il va m’être nécessaire de prendre des décisions. Par choix autant que par conviction, je suis pour ce qui concerne ma logistique privée essentiellement dépendant de mon vélo. Mais aussi de mes pieds lorsque mon vélo est crevé. Cela va m’être utile car je vais de ce fait mettre un certain temps à atteindre le fameux carrefour dont je vous entretenais plus haut dans ce texte.
Trois jours . C’est le temps qui va m’être nécessaire. A pied ainsi qu’à vélo, le temps n’a pas la même valeur. Tout le monde sait ça surtout un type comme Fernand Braudel qui n’est pas le premier dilettante venu- je le mets au présent car les mecs intelligents ont ceci de particulier que leur pensée nous accompagne au jour le jour alors que les reflexions des cons se perdent dans les méandres du passé ou les couloirs de certains palais de la république.
Grâce à Braudel on a pu prendre conscience de la multiplicité et de la diversité des temps courts qui organisent un temps long. C’est surtout vrai à vélo où chaque repère est un élément qui nous rend l’ensemble plus accessible. Trois jours avec l’aide de Braudel à vélo. Trois jours c’est le temps qui nous sépare de l’expo du premier mai à la Stub des deux étangs d’Heiligenberg. Ce sera l’ouverture de la saison 2. La première a été très satisfaisante puisqu’elle s’est soldée par un livre pratiquement épuisé. La deuxième va forcément faire naître plus d’exigeance, créer plus d’espoirs, génerer plus d’attente… ( Les lecteurs familiers de la rhétorique gaullienne auront remarqué au passage la maîtrise du rythme ternaire, j’invite les autres à se documenter )
L’élément fédérateur de cette journée est le magazine satirique HEB’DI. Son équipe au grand complet de la conception à la fabrication en passant par la commercialisation.J’ y tiens une chronique mensuelle que l’on ne m’a jamais censurée. C’est important à savoir et faire savoir. Elle est le premier relais matériel de l’exercice un peu désordonné mais néanmoins assez régulier auquel je m’adonne ici.
Le second est la publication d’ouvrages . Dans trois jours je présenterai mes deux nouveaux bouquins à la Stub des deux étangs . Que ce soit un bide ou un succès sera confirmé par les prochains lieux d’expositions et de dédicaces tout au long de l’été. C’est la promesse qui est importante dans nos metiers . Vous voir venir à notre rencontre ce premier mai malgré la pluie annoncée (bon c’est couvert quand même; on est pas des bleus!) oui, vous voir venir à notre rencontre serait la promesse que à ce cafrrefour je vais prendre la bonne direction.
Demain et après demain on vous présente les bouquins et après les galèjades reprennent.
Wenn ich Kultur (nicht) höre…
Quand j’entend (pas) le mot “culture”…
“Quand j’entends le mot culture, j’arme mon browning”. Et non pas comme il est coutume de le lire “je dégaine mon revolver”. D’abord parce que le browning de ces années-là n’ayant pas de barillet est donc un pistolet, ensuite parce que entsicheren, difficilement traduisible, décrit plutôt le stade supérieur à celui de l’acte de dégainer qui est d’armer ou de libérer la sécurité. L’ultime étant celui d’appuyer sur la détente. (Vous ne croyez tout de même pas que j’allais écrire la gachette, si ?) Ce n’est pas parce qu’on a été déclaré inapte à porter l’uniforme que, comme tout enfant des années cinquante, on en a pas pour autant, malheureusement, une culture guerrière solide.
Albert Leo Schlageter était un opposant aux Forces Françaises d’Ocupation en Allemagne dans les années vingt du siècle dernier, qui a accédé au titre de premier martyr du national socialisme après avoir été fusillé pour acte de sabotage. C’est malheureusement le triste privilège d’une nation, quelque soit son drapeau, de réprimer avec violence la résistance d’un peuple qu’elle a soumis par les armes. Je ne tiens pas ces informations d’une caricature d’encyclopédie informatique. Je dois tout cela , entre autres, à la lecture d’un ouvrage exceptionnel qui est ” La troisième nuit de Walpurgis ” de Karl Krauss. Monsieur Karl était un éditeur pamphlétaire opposant au nazisme dans la Vienne de l’Anschluss qui écrivait et publiait un journal à la périodicité, à la pagination et au format irréguliers. Sa qualité d’écriture et d’engagement représente dans mon panthéon personnel l’archétype inégalable du journaliste hautement respectable. De tels hommes devraient foutre la honte au neuf dixième des plumes de notre pays, tous occupés qu’ils sont à écrire avec leur cul pour aller le poser sur les bancs de n’importe quelle académie pompeuse.
La lecture de Krauss, pour les insidieux microbes gribouilleurs que nous sommes, représente ce que je trouve de plus proche de l’expérience de la route de Damas et elle donne toute son autorité aux propos de Schweitzer qui prétendait que “l’exemple n’est pas le meilleur des éducateurs, il est le seul !”
A ce point, je vous sens mi-énervés mi-reconnaissants de toutes ces précisions qui vont vous permettre de briller en société en ces temps de confusion des genres et des attributions floues. Aussi puis-je comprendre qu’un certain questionnement vous gagne quant au but de mon propos, après toutes ces circonvolutions.
J’assistai, la veille de ce récent week-end pascal à l’installation puis l’élection du président et des vice-présidents de la communauté de communes de Molsheim-Mutzig, troisième intercommunalité du Bas-Rhin par son importance, septième de la région Alsace. Je n’y assistais pas seul. Nous étions quatre citoyens et, au vu de la surprise que cela a créé, cela ne doit pas être si fréquent.
J’y ai vu quelques habitués historiques sûrs d’eux sans aller jusqu’à la suffisance, quelques nouveaux élus encore timides sans aller jusqu’à la maladresse, quelques héroïnes de la parité à l’élégance discrète sans être ostentatoire. J’y ai assité au numéro sans faute d’un président dont pourtant je redoutai la faconde insupportable et qui s’est avéré plutôt bon orateur, autant que maître de cérémonie habile et agréable dans l’exercice fastidieux d’avoir à faire voter quarante-deux élus à six reprises.
J’y ai entendu ce qui, je pense, doit être le lot commun d’assemblée de ce genre. Les inévitables remerciements sur la confiance accordée. Les voeux sur les moyens de se donner à oeuvrer ensemble, la promesse clamée de ne pas oeuvrer seul. Plus de trois heures de séance pleinière. Quarante-deux élus présents, représentant trente-neuf mille trois cent une personnes, chargés d’élire un président et six vice-présidents. J’ai été autant attentif qu’il est permis de l’être et mes petits camarades pourront témoigner de mon attention.
Alors je vais faire bref : JE N’AI PAS ENTENDU UNE SEULE FOIS PRONONCER LE MOT CULTURE ! ( Ca y est vous avez compris le titre). Aussi vais-je conclure sur un ton légèrement moins correct et moins élégant, dans un registre plus énervé, un brin urticant comme se plait à le dire un mien collègue. Qu’y a-t-il de pire : un pays géré par des malades qui arment leur pistolet quand ils entendent le mot culture ou un pays où des élus l’ont rayé de leur vocabulaire ? Un pays où on brûle les livres ou un pays où on va finir par ne plus en trouver alors qu’on a trois piscines pour dix-huit communes et toujours aucune librairie entre Strasbourg et Saint-Dié ?
Cucaracha attitude…
Nancy soit-il !
L’assassin est toujours le jardinier
Der Mörder ist immer der Gärtner
Depuis le début, je dis qu’il faut se méfier de ce Manuel le jardinier, avec ses allures de fayot de la classe qui se la pète à l’applaudimètre de la méritocratie républiquaine et qui, à la première occasion, va venir bousiller tout le paysage du beau jardin de nos ancêtres, alors que tous les spécialistes en géoponie alsacienne, lorraine et française disent que ces jardins là doivent avant toute chose garder leur spécificité. Si vous ne savez pas ce que c’est que la géoponie, faites comme moi allez voir dans le dictionnaire. Je viens de découvrir le mot chez Alexandre Vialatte, ce géant sur les traces duquel le nain ridicule que je suis essaie vainement de tracer son sillon. Alors je l’utilise tout de suite pour frimer bien sûr mais aussi pour partager avec vous un peu de la richesse de notre belle langue française. Pour revenir à Manuel le jardinier, c’en est fait de notre beau jardin et de sa spécificité. La fusion entre jardins est actée comme on dit en énarchie. Fermez le ban. Salaud de jardinier. Reinhardt Mey avait raison de chanter qu’il faut se méfier des jardiniers qui se réjouissent toujours d’un nouveau crime. Il le chantait en allemand et en français à une époque où de chaque coté du Rhin la germanophilie ou la francophilie étaient suspectes. Manuel le jardinier, qui a oublié le jardin espagnol de son enfance tellement il est pressé d’être le fayot du grand jardin jacobin, en a rien à secouer des jardins régionaux. Tout ce qui n’est pas tiré au cordeau à la française ; on retourne on nettoie et on fusionne.
Léger décalage
Berlinade et écotartuffette
J’avais prévu d’intervenir sur la culture dans la vallée, avec un petit compte rendu bien gratouillé sur le salon du livre de Marlenheim, mais l’actualite gronde.
La soudaine germanophilie de notre nouveau tandem made in Bercy, d’autant plus suspecte que bien soudaine et un tantinet servile nécessitait quand même un commentaire.
Quant à la sortie catastrophique de l’ex Miss pastèque du gouvernement Ayrault qui va être “un parti de gouvernement hors du gouvernement “, je me demande si les profileurs grenoblois ne vont pas l’interdire de visite…
Un an déjà….
Il y a un an aujourd’hui le verdict des urnes associé à une abstention record sanctionnait le grand projet historique du président du Conseil Régional d’Alsace, proposé sous forme référendaire aux résidents alsaciens. (J’aime assez ce terme de résident, il a une petite connotation institut spécialisé néo carcéral qui n’est pas pour me déplaire).
Ben … comme disait le type dans la fameuse blague où il tombe du quinzième étage en passant devant la fenêtre du rez de chaussée : jusque là tout bien…
Tous les élus de la famille politique dominante en Alsace ne peuvent pas être taxés de la même cécité face au réel. Saluons, une fois n’est pas coutume, la présence du gratin UMP local dans sa totalité au Salon du livre alsatique de Marlenheim qui se tenait ce week- end. On y reviendra, bien sûr. Peut-être même demain.
C’est reparti (comme en 14)
Le Salon du Livre Alsatique de Marlenheim se tient ce samedi et ce dimanche à la salle des roseaux . L’ambiance Pascale sera propice à la dépense…
Ben oui “l’homme est un roseau dépensant”…