Archives mensuelles : juin 2014
Rendez-vous demain !
Demain à strasbourg a lieu la grande manif contre la fusion de l’Alsace et de la Lorraine dans le cadre de la réforme territoriale ! Alors avant ou après, je vous donne rendez-vous à la galerie du même nom, place d’Austerlitz à strasbourg, de 10h à 19h ! Pour échanger, discuter, argumenter autour de mes dessins et livres.
Les derniers indiens
“Quand les derniers jongleurs auront ramassé leurs balles
Les derniers poètes abandonné leurs feuilles
Les derniers dessinateurs jeté leurs crayons au feu
Les derniers batelleurs remisé leurs costumes d’Arlequin
Les derniers musiciens brisé leurs instruments
Et les derniers chanteurs perdu leurs voix
Vous irez demander à Gattaz de vous faire rêver,
face à la saloperie d’écran qu’il vous aura légué,
en ingurgitant la bouffe de merde que vous aurez méritée
Alors viendra le temps où vous ne pourrez même plus donner du temps au temps.”
Le président, ses barons et le roi des cons (2)
Les dindons de la farce
Tout le monde sait que cette réforme territoriale bricolée dans l’urgence est un trompe-l’oeil de dernière minute. Un chiffon rouge agité dans l’arène médiatique pour faire diversion. Une ultime pirouette qu’un chef de l’état gymnaste amateur s’impose, sachant pertinement qu’il va finir chez l’ostéopathe bien avant la fin du quinquennat. Aussi convient-il de se poser la question de l’échec avoué de l’Alsace à revendiquer son particularisme, là où d’autres régions y sont arrivées avec une fermeté et une célérité qui forcent, si ce n’est l’admiration, au moins le respect. Il serait quelque peu minable et déplacé de répondre par une interrogation sur la capacité même des élus alsaciens à réagir. C’est pourquoi il convient d’affirmer que nulle part ailleurs les noces de l’incompétence et de la bêtise n’ont été célébrées avec autant de splendeur dérisoire et de fatalité consternante que dans les deux départements historiques et géographiques du Rhin supérieur et inférieur. Avec en prime une connerie historiquement sans précédent qui s’est invitée au banquet ces dernières années. C’est la particularité de la connerie, sa nature même qui, malheureusement, nous a ammenés là où nous en sommes aujourd’hui. En effet, si l’incompétence et la bêtise, d’une compatibilité assez facile de par leur voisinage, sont autant de manifestation d’une certaine insuffisance intellectuelle et d’une limitation du champ imaginatif et ambitieux, elles ne représentent aucun danger tant qu’elles sont l’apanage d’un groupe sociologiquement attardé, comme par exemple une tribune de supporters de foot. Mais, installez-les dans l’hémicycle d’un conseil régional et vous obtiendrez le désastre auquel vous assistez présentement, qui est à peu de choses près un entêtement quasi biologique à accumuler les conneries avec une constance qui ferait l’admiration de n’importe quel néo-darwinien en herbe. Aussi, cette fatalité historique, cette impossibilité d’une classe politique à se penser par elle-même, à s’inventer un futur, à s’écrire un destin, s’est-elle incarnée en la figure d’un homme politique : le président du Conseil regional, ci-devant Philippe Richert. Et tous ceux qui l’ont laissé faire portent la responsabilité de la défaite annoncée.
Qu’a fait Richert alors sénateur puis ministre fantôme de la réforme territoriale au sein d’un gouvernement de sa famille politique alors que la réforme annoncée était déjà dans les cartons ? Rien, ou si peu, et ce peu était un referendum qu’il a torpillé de son incapacité à rassembler.
Que fait Richert, à part ajouter du ridicule à la confusion en rêvant d’une future capitale de région à Strasbourg, alors qu’en janvier de cette année il parlait de cette fusion comme d’un fantasme. Que fera Richert demain quand au siège du nouveau Conseil Régional, qui sera à Nancy comme tout le monde le sait, les meusiens qu’il a traités de ploucs lui balanceront des tomates qu’il aura bien méritées ? Cette fusion est la chronique de la mort annoncée de la Région Alsace. Aussi nos élus doivent-ils dépasser le débat d’idées et les tribunes d’indignations sporadiques et acidulées mollement publiées ça et là dans les médias en envoyant un signal fort.
Oui, un signe fort doit être envoyé aux chefs respectifs de l’état et du gouvernement qui ont donné à des gamins à l’énarchie irresponsable un tube de colle et une paire de ciseaux. Un signe à la portée radicale et symbolique : RICHERT DOIT DEMISSIONNER ! Et toute sa clique avec.
Seule la perspective menaçante d’un territoire paralysé sur le plan politique montrera au pouvoir jacobin la détermination de toute une région à ne pas être réduite à une simple assimilation administrative. Allez les fils de Charles, allez les héritiers du gaullisme ! Montrez-nous que de l’homme providentiel dont vous vous réclamez vous n’avez pas seulement quelques relents de syntaxe égarés. Montrez-nous ce dont vous êtes capables face à des gouvernants de rencontre “..qui ont cédé à la panique post électorale, oubliant l’honneur et livrant votre région à l”incertitude…”
Démissionnez, démissionnez tous!
C’est à nous habitants et électeurs de cette région de l’exiger. Sinon nous allons nous retrouver encore plus cons que les dindons de cette farce territoriale et Dieu sait si c’est con un peuple de dindons. Un peuple de dindons qui auraient placé à la tête de leur région le président devenant de ce fait le monarque qu’ils méritent.
Un président Roi des cons !
Le président, ses barons et le roi des cons (1)
Petit lapin.
Certes la question de comment réagir face à cette mascarade se pose cruellement. Mais avant de poser le “quoi faire ” c’est sur le “comment a-t-on pu laisser faire” que l’on devrait s’interroger. Ce sera le sujet abordé dans la deuxième partie de cette chronique, juste après mon retour du Festival Strasbulles, auquel je participe toute cette fin de semaine à Strasbourg, place Kléber.
Vous y êtes cordialement invités.