Mourir d’aider

Les représentants du peuple ont voté pour l’introduction de l’aide à mourir dans le projet de nouvelle loi sur la fin de vie. A main levée s’il vous plaît – j’ai bien dit levée, pas tendue qu’on ne vienne pas me prêter des propos qui s’avéreraient plus que douteux-. Il devient  évident que dans ce pays, quel que soit le sujet abordé, tout le monde n’en fait qu’à sa tête et personne n’écoute les êtres les plus compétents et concernés. Il s’agit ici de l’ensemble du personnel soignant ainsi que les membres de la très sérieuse et respectée société française d’accompagnement et de soins palliatifs qu’on ne peut décemment pas confondre avec une bande de drôles se réunissant  pour faire pression sur l’industrie de la confiserie afin de faire figurer les différent émulsifiants possiblement cancérigènes sur l’emballage d’une friandise dont le nom précède “voilà les Dalton ” dans la célèbre chanson de Joe Dassin. Entre autres. Pour faire bref, on vient  de décider qu’il va bientôt être redoutablement plus facile d’organiser le suicide assisté. Certes tout cela doit encore passer en relecture et autre rééquilibrage et bien sûr par le sénat dont par respect pour leur fonction on ne parlera pas de la moyenne d’âge de ses membres. Et nous sommes à moins de quatre semaines des élections au parlement européen. On en vient à espérer que les fameuses éruptions solaires qui supposément affolent tant notre météo donnent raison aux complotistes de kermesse et déconnectent tout le bazar. Sinon j’y vois définitivement plus aucune raison de douter de la théorie du karma, car autant de conneries dans une seule vie  ça me parait vraiment difficile.

Peau de Bal

Quel bal? Mais le grand voyons, celui des faux culs. Ce haut lieu du divertissement du bon goût républicain et des mondanités au parfum d’imposture démocratique qui a lieu sans discontinuité depuis si longtemps qu’on n’a plus trop souvenir de qui peut bien l’avoir inauguré. Ce moment favori que la tartuferie nationale privilégie pour se retrouver, danser, se baffrer et débattre. Évidemment, la tenue correcte est exigée. Aussi le port de l’écharpe tricolore y est il d’autant plus discrètement encouragé qu’il est garant d’une exonération du ticket d’entrée qui comme toute manifestation certifiée élitiste est assez élevé. La danse et les agapes annoncés ne sont qu’un prétexte. On y vient surtout pour faire et défaire, en un mot pour juger. C’est donc un tribunal me répondrez vous sur un ton interrogatif?. Certes et il n’y a pas de mais. Aussi faut-il choisir un accusé. Le choix de la vindicte administrative des nantis de ce Davos de fête foraine du moment vient juste de tomber. Sa cible est un humoriste. Un bateleur sévissant sur les ondes d’une antenne du service public grâce auquel un détail de l’anatomie masculine dont l’évocation est généralement cantonnée aux amphithéâtres des académies de médecine a pu bénéficier d’une surexposition médiatique sans précédent. Tout le monde aura reconnu l’évocation de ce petit capuchon qui recouvre le gland du penis masculin que l’on nomme prépuce.Essayons de faire court en résumant. Un saltimbanque comparaît aujourd’hui 16 mai avec de fortes chances de se faire virer de l’antenne du service public sur laquelle il sévit non pas en raison d’une blague qu’il a commise à propos d’un chef de gouvernement d’un État souverain mais parce que cette blague il l’a commise deux fois!  Il aurait eu bien tort puisque la justice saisie lors de la première fois n’avait rien vu là de bien insultant. D’ici à penser qu’ elle avait trouvé ça drôle, pourquoi pas?Cela dit, une telle procédure, dans le milieu de l’humour, pourrait signifier qu’une facétie comique issue de la tradition orale n’a la vertu d’être drôle qu’une  seule fois. Pourtant les blagues qu’on se raconte à répétition ne voient que rarement leur effet comique se disperser. (personnellement mes deux favorites depuis pas mal d’années sont celle de Joseph égaré au paradis et celle de Chirac et Colin Powell, mais je ne les raconte qu’en dédicace, il faudra donc venir à la prochaine séance) Aussi finissons en, qu’on les dégage tous, enfin, tous ces blagueurs à la noix, ces bras cassés de dessinateurs, de fous du Monarque sur lesquels on verse une larme de circonstance quand on les dézingue pour mieux virer sans états d’âme  les survivants la semaine suivante avec la sempiternelle ritournelle de la possibilité de rire de tout ,n’est ce pas, mais pas avec tout le monde. Virez les tous, vous avez la liste, parquez les dans un quartier  excentré ou dans un camp spécial, créez un ghetto des emmerdeurs et créez une ligue de l’humour de bonne vertu avec la blague carambar comme étalon. Parce que si ça continue on ne pourra même plus citer ce summum de l’humour Almanach Vermot mille neuf cent un qu’est le fameux “comment vas tu yau de poêle? ” sans être poursuivi pour offense par le syndicat des ramoneurs. Ainsi que celui des matelassiers quand vous répondrez “et toile à matelas,”…Ou alors, bien mieux: éradiquez, organisez la saint Barthélemy des irrévérencieux, le ragnarok des saltimbanques de tous ceux qui n’arrêteront  jamais de dénoncer une connerie que la cognée du bon sens ne saura jamais abattre. Et puis à tant faire, atomisez l’industrie du crayon et du papier comme ça vous serez tranquilles. Mais nous sommes une bande de petits malins, on a fait des réserves et on a de quoi voir venir pour un bout de temps, il n’y aura pas de retraite et quand un bon orage magnétique sera venu réduire à néant vos ridicules artefacts d’intelligences artificielles on vous réapprendra à tenir un crayon, et à la fin on ira dessiner sur vos tombes. Foi de vieux hippie sans prépuce.

Show devant !

Nous voici donc en Mai de quelques pas avancés. Et mouillés pour ne pas changer. Pourtant avec ce calendrier providentiel de jours fériés c’était l’aubaine de fêter dignement le mois aux trois jolis lettres dont le sobriquet nous invite à faire ce qui nous plait. Ainsi la semaine sera courte , d’autant plus au vu des réjouissances qui s’annoncent. Charité bien ordonnée commençant  par soi-même il me faudra éviter de m’étendre sur les réjouissances liées aux célébrations et autres commémorations qu’elles soient guerrières ou chrétiennes. Le spectacle déprimant du fils de l’empire céleste venu voir à quoi ça ressemble un pays des droits de l’homme auquel il fourgue toute sa quincaillerie et la meute des prétendants à une place éligible sur les différentes listes des partis en présence n’ont rien d’inspirant. Pas plus que le énième humoriste se faisant virer de la radio de service public. Fermez le banc. Chacun célèbre comme il peut , j’ai choisi d’aller là où l’on m’a invité. C’est le festival “Rock and Jive” qui a lieu dans le cadre très élargi de l’Illiade  à Illkirch Graffenstaden. J’y dédicacerai mon nouvel album bien sûr et pourrai partager avec joie la passion de tout un monde fan de ces années où les  robes à petit pois étaientt ( elles le sont toujours ) le summum de la fraîcheur et de l’élégance. Ça débute  ce mercredi 8 mai  et ça court jusqu’à dimanche.Je vous mets le lien, ça aide car les horaires sont assez élargis.

et le dessin du jour bien sûr

https://www.pinupdalsace.net/elsassrocknjive