Genre innommable et illisible

Pour fêter la rentrée des classes, rien de tel qu’un petit desin pour la nouvelle ministre de l’éducation nationale, si soucieuse de toute cette mascarade autour des genres, les bons comme les mauvais. Changer la typographie des plus de 24 000 écoles publiques de la nation ça ce serait du boulot; de la croissance ! Allez je ne demande même pas de droits d’auteurs sur l’idée ! Herb Luballin, qui doit être à la typographie du vingtième siècle ce que Jean Sebastien Bach est à la musique classique, enseignait que la lettre O était un vrai cadau dans l’étude d’une identité visuelle. Là en plus elle est parfaitement équilibrée au centre du mot. Que du bonheur !
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On parlait beaucoup d’Herb à l’école des beaux arts de Nancy il y aura bientôt quarante ans. Les petits camarades qui nous y ont succédé ont dû subir une érosion des sujets et des référents qui ont pondu l’identité visuelle d’une école d’Art supérieure , à condition d’avoir un miroir à portée de la main. Comme quoi graphiste aujourd’hui tient plus du garçon coiffeur que de la culture graphique.
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C’est tellement puissant dans la démarche que je m’en suis écroulé de fatigue et que je n’ai du mon seul salut qu’à un des bancs proches du parc sainte Marie, ou heureusement la signalétique respectait la ligne de lecture visuelle de vingt et un siècles de graphie occidentale chrétienne.
Quand la Lorraine, à l’occasion de la nouvelle réforme territoriale , aura absorbé l’Alsace, j’espère que les même talentueux jeunes gens auront à coeur de réaliser l’identité visuelle de la nouvelle identité territoriale. Aussi pourra-t-on passer de l’innommable à l’illisible et la boucle de l’irréel sera enfin bouclée. La post modernité à votre porte, enfin là, plus réelle que la plus belle des virtualités aurait pu vous l’apporter. Vous n’avez même pas eu besoin de prendre le temps de le rêver ; les larbins de la post modernité l’ont fait !