Les nuages me fascinent. Leur contemplation est autant reposante que source d’inspiration sans fin. Déjà tout petit, ces noms latins exerçaient toute leur poésie magique sur mon imaginaire d’enfant : cumulus, ciro cumulus, cumulo nimbus, strato cumulus et autres… Encore aujourd’hui ces noms me font immanquablement penser à des sénateurs romains dignement drapés d’embonpoint, pas du tout candide, et de lin blanc; donc à des hommes politiques. Le ciel serait alors semblable à l’arène politique avec ses petits cumulo nimbus venant en plein centre briser une harmonie d’azur parfait, ou ses imposants strato cumulus allié à des alto cumulus menaçants dégagés en masse sur la gauche par un zéphyr rose improbable, à moins qu’une pluie brune inattendue ne les vide de leur substance…
Ah décidément, la géographie est bien à l’histoire ce que la poésie est à la littérature : source d’inspiration sans cesse renouvelée…
C’est bien malgré moi que je me trouve tout de digression météorologique empreint. La faute en incombe à mon quotidien régional tête de turc favori qui, dans un de ses derniers articles serviles à la gloire des lumineux élus qui nous représentent, conclut en traitant le député représentant la sixième circonscription du Bas-Rhin à l’Assemblée Nationale ni plus ni moins que de “baromètre parisien”. Il fallait oser quand même. Moi en tant que représentant du peuple, je répliquerais bien façon Arletty sur le canal du pont St Martin dans Hôtel du nord : “Atmosphère, atmosphère…..” comme ça pour rester dans la métaphore météorologique…
Sérieusement ? Y a-t-il quelqu’un à la relecture dans cette rédaction ou tout le monde est en vacances et on a laissé les clés au stagiaire de troisième?
Au fait, on sait ce qu’il en est de l’altitude à laquelle cumule un cumulo nimbus de maire de moins de deux mille habitants. Mais un député-maire, président de com com et baromètre parisien : à combien ça cumule ?
C’est ainsi que le dieu de la géographie est grand, Saint Déodat est son prophète et moi je m’efforce de rester optimiste face à ces nuages porteurs de drames s’accumulant au-dessus de nos têtes….