L’excellent et très pédagogue abbé Chaumont , eclésiastique à l’intelligence stratosphérique que quelques uns d’entre nous eurent le privilège d’avoir comme professeur de philosophie en classe terminale d’une très respectueuse institution de la capitale des ducs de Lorraine et dont le registre de plaisanteries était directement issu d’une sélection rigoureuse d’ouvrages de la bibliothèque vaticane conseillait à ses élèves un exercice d’une redoutable efficacité à mettre en oeuvre en situation d’examen. Il suffisait simplement d’imaginer l’examinateur ou l’auteur du sujet dans une situation des plus comiques afin d’en liquéfier l’autorité pour mieux pouvoir l’affronter . Simple, inattendu . Résultat garanti . J’avais à coeur de transmettre aux jeunes gens qui vont demain se rendre dans les salles d’examen de la République ce conseil fort utile qui tire sa légitimité en ligne directe des exercices spirituels d’Ignace de Loyola sans pour autant figurer dans la version officielle que le saint homme nous a léguée. J’ose espérer que personne ne s’en offusquera car il me peinerait grandement de faire l’objet d’un signalement auprès de l’observatoire de la laïcité . Après tout , tout cela ne nous rendra pas notre bon roi Louis dont l’abbé tenait à honorer la mémoire chaque vingt et un janvier , jour anniversaire du grand raccourcissement . Excusez moi du peu , mais tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir une adolescence marxiste léniniste .
la partie du texte en italiques est un emprunt légèrement tronqué tiré d’un ouvrage de Thomas Pynchon au sujet duquel je m’entretiendrai avec qui le désirera.