La langue française est d’une richesse insoupçonnable qui lui permet, à grand renfort de latin et de grec, de pouvoir mettre un nom sur à peu près toute chose avec la suffisance intellectuelle digne de tout agrégé de lettres classiques. Quand on pense qu’il y a un mot spécifique pour évoquer l’angoisse que l’on peut avoir de se gratter le cul en public, on se dit que la novlangue politique ferait bien de s’inspirer un peu de tout ça, (en passant c’est pruritanophobie), ou que nos académiciens n’auraient pas besoin d’aller chercher dans les parlers suburbains de banlieu pour augmenter les entrées de leur dictionnaire avec de tels outils, mais bon…Pour ce qui concerne les dessinateurs et l’éventuelle angoisse de la page blanche il y a leuko, en grec c’est blanc, cello c’est le papier et phobie la trouille, le tour est joué …De toute façon on ne connaît pas ça , c’est un truc d’écrivain ça et encore ou de journaliste sportif, certainement pas de gribouilleur. Nous, la fée inspiration même quand elle enlève sa culotte n’arrive jamais à nous faire le coup de la panne, il y a bien sûr un petit moment d’hésitation mais on reprend toujours le dessus …C’est ça la magie du dessin…Le bonheur de l’artisan toujours joyeux d’être à la tâche…Au passage rendons hommage à Barbara Cartland, reine du roman rose aux dizaines de millions d’exemplaires vendus qui lors d’un entretien pour un grand quotidien américain, à un journaliste ringard qui lui posait la sempiternelle et ringarde question de l’angoisse de la page blanche avait tout simplement répondu “avez-vous déjà vu un plombier avoir l’angoisse du tuyau”. Elle est des nôtres, respect.