A nos âges on ne lit pas ou plus, on relit. Jules Renard par exemple, non pas son poil de carottes, certes très émouvante démonstration que les mères toutes religions confondues peuvent faire de sacrés désastres, mais son journal réédité chez Bouquins et aussi disponible en pléiade. Steiner (Georges pas Rudolf pour une fois) disait qu’il y a deux types de lecteurs, avec ou sans crayon. C’est un peu compliqué avec le journal de Renard car on soulignerait pratiquement tout le bouquin car on attrape une idée à chaque page. Et puis annoter un volume de la pléiade, vous n’y pensez pas! Une mine d’or en quelque sorte. Une de mes pépites préférées: on lui présente Sarah Bernhardt et comme il se tait, impressionné elle lui demande : “et vous monsieur Renard qu’est ce que vous faites? “- “quelque chose de très beau madame, depuis deux minutes je vous écoute …” Et on ose réduire un tel talent à ça et là une misogynie très connotée début de vingtième …