Je plains les artistes de demain et paradoxalement je les envie car il est tellement évident que le grand n’importe quoi ambiant va certainement, à un moment donné ou à un autre, finir par revenir à des activités et des engagements basiques comme simplement dessiner sur du simple papier… Comme disait Abe sous son cerisier ” you may fool… etc… ” . Je me demande si un petit autodafé avec quelques tablettes numériques, ordinateurs, téléphones cellulaires, bref toutes ces saloperies, ne serait pas à même d’attirer l’attention sur les difficultés des métiers du livre et de l’illustration( entre autres) … Mais je crains que nos ayatollahs du numérique et de la modernité soient bien plus redoutables que ceux des pays lointains qu’ils ne cessent de décrier. Alors je vais rester bien confortablement installé derrière mon écran à digérer les critiques et peut être les quelques encouragements que récolteront mes quelques gentillesses quotidiennes…Forcément honteux de participer lâchement au marasme général en pensant que dans quelques années, paraît-il, internet seul consommera autant d’électricité que la planète entière d’aujourd’hui ( je viens de lire que si il était un pays actuellement il serait le troisième en consommation derrière nos amis américains et chinois.) Vaquant malgré moi quelque part dans une zone floue entre cracher dans la soupe et chier dans la colle ..Hier c’était la musique, aujourd’hui la peinture, demain la littérature. En signe de soutien à tous nos élèves qui n’ont toujours pas d’enseignants en face d’eux à l’école. Et ce n’est que la première semaine.