Il y a autant de types de lectures qu’il peut y avoir de lecteurs différents. il n’y a pas de mauvais ou de bons lecteurs car il n’y a ni mauvaise ni bonne lecture. Par contre, il y a de la bonne et de la moins bonne littérature. il y a juste les vrais lecteurs et les autres. On ne devient un vrai lecteur non pas à partir du moment où on sait lire mais bien à partir de celui où la lecture devient un acte nécessaire et récurrent dans le paysage de notre quotidien, sa découpe dans le temps et son organisation dans l’espace. Où, lire ,pour reprendre les mots que j’ai découverts il y a quelque temps déjà chez Marco Rigoni Stern, “est encore la recette, (qu’il donne à la fin de sa vie) pour garder un peu de sérénité dans un monde qui va trop vite …”Car on ne lit pas la même chose dans la salle de classe, la salle d’attente du dentiste, aux toilettes ou au lit .On ne lit pas, on ne vit pas les mêmes émotions à la lecture du journal, d’un magazine généraliste ou d’une revue spécialisée, d’un manuel scolaire, d’un courrier de lecteurs d’une revue pour hommes ou pour femmes…d’une bande dessinée.C’est à chacun de faire sa cuisine et c’est ce qui donnera ou non le vrai goût de la lecture qui est bien plus que la passion des livres .C’est de cet exercice d’équilibriste et de funambule qui nous entraîne à passer de l’un à l’autre avec une facilité croissante que va naître notre vraie personnalité de lecteur et notre enrichissement personnel intérieur.Un éditorial politique et polémique, une critique de film, une brève du journal local, un poème aux toilettes, une histoire à l’enfant le soir, ajoutées à peut-être quelques lignes dans un essai qui traîne et un petit chapitre d’un grand roman au lit avant de s’endormir. C’est en termes de temps à peu de choses près le temps d’une niaiserie de match de football…ou une débilité américaine et loin du temps consacré aux réseaux sociaux, mais ô combien plus bénéfique non? Cela dit tout le monde a le droit d’aimer le spectacle du ballon rond, ou les aventures intergalactiques de héros en collants moulants…mais pas que c’est tout…et puis cette addiction là en amènera bientôt une autre encore plus exigeante et plus dévastatrice de plaisir et de folie inégalée …La soeur jumelle et cosmique: l’écriture. Mais ça c’est une autre histoire.