Le poète a toujours raison, et celui là plus que d’autres qui parle de la chance dans ces très beaux vers libres…”impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque, A te regarder ils s’habitueront ” c’est René Char dans Les Matinaux , Le genre de truc qu’on écrit dans les cahiers ou sur les murs d’atelier quand on est jeune et frappé par tant de beauté … On ne sait pas vraiment si on a tout compris mais on se dit que ce truc là il faut se le garder sous le coude, en réserve pour les jours maigres dévorés par le doute, genre poire pour la soif de moral à rendre la dérive insubmersible. face aux coups durs… et puis on se rend compte qu’avec l’âge ça a gardé toute sa flamboyance, toute sa lumière aveuglante de lucidité, toute sa vérité… Comme cet usage sublime du futur antérieur dans la question essentielle qu’il pose : ” qu’aurons nous vécu?” et puis ton enfant devenu adulte te prend dans ses bras et t’avoue “qu’est ce qu’on aura rigolé avec toi, papa” et là tu sais que tu peux danser au-dessus de tous les volcans ! car vous n’aurez rien compris au dessin ni au futur antérieur tant que vous n’aurez pas compris que dessiner c’est danser au-dessus du volcan…