Les confiseurs et pâtissiers qui sont tout sauf des professionnels imprévisibles sont déjà sur le pont. Pas celui d’ Avignon où l’on y danse tous en rond, non, celui de Noël, celui des jours de liesse, celui de la trêve pour mieux se payer des excès que les médias se feront un devoir de critiquer vertement, mais après hein, plus tard, en proposant un mois de janvier sans alcool, sans exagérations de ripaille, juste après les rois et leur galette ( mais pas sans soldes, parce qu’il faut bien que la machine ne s’arrête pas en si bon chemin… A quoi l’ai- je vu? Mais aux mannelle ( il importe de prononcer le “e” final car c’est une langue germanique et dans la langue de Goethe et ses cousines on prononce toutes les letrres. (Aussi est ce pour cette raison que les petits écoliers allemands ne se font pas emmerder avec la dictée.) Oui, les mannelle sont déjà en vente, pépites ou raisins c’est selon. …Ils n’ont pas tous la même taille et dans le Haut- Rhin où l’on prononce Manalla il il faut faire attention à ne pas dire “ce Manalla est grand ” . Il va encore falloir expliquer tout cela aux hordes jacobines venues passer une journée exotique en province et se pâmer devant cette particularité du folklore gastronomique alsacien au mot vernaculaire si rigolo qui n’attend plus la St Nicolas pour envahir les étals. En espérant qu’il n’y aura pas une de ces hystériques à la revendication inclusive systématique pour s’étonner et s’insurger qu’il n’y ait pas de personnage féminin pour accompagner cette silhouette masculine briochée aux raisins ou pépites. Bizarre que la chambre syndicale des boulangers pâtissiers n’ait pas encore été saisie de ce problème à haute valeur symbolique, vraiment. Comment peut-on supporter que les dieux de la pâtisserie n’aient pas pensé à donner une compagne à cet adam brioché? au boulot!. Et comme il faut trouver un mot en alsacien qui soit compréhensible jusqu’à Paris, je propose d’élargir le champ lexical pâtissier. Je sais qu’il y aura nombre d’alsaciens pour me proposer un terme adéquat genre Wivele ou Frawele mais il faut quelque chose de plus imagé, plus accessible à la clientèle francophone en pensant aux vendeuses qui ont autre chose à se coltiner que de traduire . On a hésité entre pétasselle ou poufiasselle ( n’oubliez pas de prononcer la finale muette) mais la vendeuse à la boulangerie pâtisserie a eu le dernier mot en me regardant : ce sera “tête à claquelle”