Voilà février, ses beignets, son carnaval et son carême. Sans oublier sa fête des amoureux providence commerciale des pâtissiers et autres et son drôle de nom en alsacien dont la signification n’en finit pas de faire débat.Le chien est à l’intérieur vu qu’il fait un temps à ne pas mettre un de ses semblables dehors.
Le chat quant à lui est d’humeur maussade depuis que le locataire de l’Elysée lui a fait comprendre par voie de presse qu’il faisait peu de cas de la couleur de son pelage pourvu qu’il attrappe la souris, qui, elle, s’en fout , n’ayant jamais eu peur du matou et affichant un mépris olympien aux pièges à ressort que je ne commettrai pas l’indélicatesse, ici, de mentionner sous son appellation familière et populaire sachant que la police de la pensée et ses thuriféraires grouillent à chaque coin de rue.Sur les grands axes routiers de longues files d’escargots gros comme des tracteurs bavant de colère et de mécontentement font penser aux fameux corbillards du poète mais avec tambours et trompettes.Devant les portails des établissements scolaires, de réfractaires enseignants désespèrent avec la même colère de l’idéal de leur mission laïque , gratuite et obligatoire qu’ils voient se réduire comme peau de chagrin. Pourtant , hier encore, le plus puissant monarque que le royaume ait jamais connu leur avouait que leur métier, tout de suite après le sien , était le plus beau du monde. Mais c’était hier, il ya quatre siècles à la louche, autant dire une paille dans la grande meule de foin du temps. Le monarque d’aujourd’hui, lui, s’en fout comme de son premier bouton d’acné. On l’alarme sur le manque de moyens, on l’interpelle sur le malaise de ressources humaines exsangues, on l’invective sur la perte d’idéal et l’ascenseur social en panne, il fait répondre uniforme, redoublement et classes de niveaux alors que les experts qu’il a payé une blinde lui martèlent que ces solutions sont dépassées. il s’en fout autant que de la couleur de son nouveau chaton pourvu qu’il attrape les souris qui se rassemblent un peu trop à son goût que ce soit au niveau local, régional et surtout national. Voilà donc pour le triumvirat de la vie domestique et le binôme agriculteur enseignant, mais qu’en est il du dessinateur?il dessine madame. Depuis le temps qu’il se coltine la ritournelle usée jusqu’à l’os de la chance qu’il a de faire ce qu’il aime il a fini par en accepter l’évidente fatalité, empli de gratitude face au bonheur simple et quotidien du spectacle de son crayon courant sur le papier .Aussi, se souvenant du vieux Miller qui faisait fort certains jours d’oublier l’avenir et de fêter l’évènement vous propose t il de faire de même en venant le rejoindre en un lieu charmant.Le lieu c’est la jolie ville de Plombières les bains endroit fort bucolique sis dans cet écrin de verdure qu’est le beau département des Vosges. L’évènement c’est EroticArt qui comme son nom le laisse facilement supposer n’a rien à voir avec une bourse aux plantes ou un quelconque vide grenier avec tout le respect dû à ces manifestations très populaires dès que le printemps revient.Vous aurez facilement compris qu’il sera donc question d’Art et d’Erotisme ce samedi et ce dimanche à plombières les bains où une joyeuse bande (sic) d’artistes, d’artisans et de créateurs bateleurs plombinois et autres ambitionnent à grand renfort d’imagination de vous extraire de cette grisaille post mardi gras en mettant un peu de rose piquant dans toute cette débauche de verts à l’élégance inégalée. Une soixantaine faut-il le préciser.Et comme les gens formidables qui président aux destinées de ce bel évènement ne font pas les choses à moitié, ils ont eu la riche idée de le faire se dérouler sur deux fins de semaines y incluant entre les deux le jour où l’on fête la saint Valentin pensant à juste titre que l’Art et l’érotisme ça parle aux amoureux.C’est plus que pertinent et plein de malice, c’est intelligent.Vous pouvez leur faire confiance, ils en sont à leur septième édition, ça tombe bien, c’est l’âge de raison, celui aussi où l’on commence à envisager de faire des choses déraisonnables. J’y serai bien sûr, essentiellement le premier samedi et le premier dimanche, pour y présenter un certain nombre de dessins que je me verrais difficilement exposer lors d’une bourse aux plantes ou un vide grenier et qui feront l’objet d’une parution en album au printemps. Mais bien sûr nous aurons l’occasion de l’évoquer ultérieurement.