Vieux réacs et cyber-putes Publié le 3 juillet 2013 par Pat Deux informations brèves à un mois d’intervalle viennent confirmer nos craintes les plus vives quand à l’avenir de la race humaine que l’on avait pourtant de bonnes raisons, jusqu’à présent, de pouvoir différencier de la bovine ou de la canine(voire de la chevaline). La pemière était insignifiante, sous forme de petit tronc d’arbre cachant la forêt : il y a un mois une quarantaine environ d’états de l’union nord américaine s’apprétaient à déclarer l’écriture optionnelle à l’école. Puis il y a une quinzaine de jours la forêt a fait son apparition; la veritable info est tombée. Apple a réussi a fourguer sa tablette de merde à tous les élèves du district scolaire de Los Angeles, le second des Etats-Unis après celui de New-York, soit près d’une cinquantaine de campus pour un total de six cent soixante mille élèves, et un marché estimé à une trentaine de millions de dollars. Roulez jeunesse, sortez les fiffres et les tambours !… Ebloui par cette modernité aux allures de succès économique indéniables, notre ministre de l’éducation, effrayé à la seule perspective de ne pas être dans le coup, s’est payé deux pleines pages dans un quotidien d’audience nationale en compagnie d’un philosophe renommé dont l’autorité cautionne une actuelle dérive aux conséquences dramatiques pour le futur de notre évolution et le présent de notre enseignement. Il y a un tel consensus de la part de la communauté neuro-biologiste sur les méfaits et les désastres engendrés par la mutiplicité des écrans que plus personne de scientifiquement crédible n’ose porter la contradiction ni même créer le débat de peur de se bousiller la fameuse crédibilité et se ruiner le plan de carrière. Alors que la France entière est occupée à suivre soporifiquement les différents rebondissements des feuilletons cahuzaciens, lagarderiens, tapiesques et bettencourtins en attendant, sans complexe pruritanophobe, d’aller se gratter le cul plein de sable en se choppant un cancer de la peau, des petits malins oeuvrent sans complexe aucun. Leur but est simple sous des airs de croissance à la mords-moi le noeud : préparer une déferlante technologique qui va définitivement enterrer ce qu’il restait d’humain chez nos enfants et achever le peu d’enseignants encore animés par la foi en leur métier qui, comme aimait à le répéter Louis le quatorzième du nom, “après celui de Roi est le plus beau métier du monde”. Tout cela se bricole avec l’aval d’élus et de politiciens inexcusables dont le seul souci revendiqué est de ne pas voir les multiples privilèges liés au cumul de leurs mandats, dans le nombre et dans la durée, remis en question par une loi considérée par bon nombre d’entre eux comme scélérate. Avec malheureusement la caution de vieux réacs de la société civile. Qu’est-ce qu’un vieux réactionnaire? Ce n’est pas un vieux con qui se réfugie dans des formes de passéisme refusant viscéralement la modernité. Non. C’est un vieux con qui joue à être moderne, alors que sa grande intelligence et l’aura dont il jouit devraient l’aider à comprendre que sous des airs de modernité, on est en train de lui maquiller avec une telle outrance la république qui lui a tant donné qu’elle pourrait passer pour une vieille folle en transe au carnaval de Rio ou un camion volé qu’on va refiler sur le marché asiatique. C’est selon. En résumé, Michel et Vincent sur le même pédalo, les deux tombent à l’eau, Que reste-t -il ? De nos amours, comme le chantait si joliement Charles, à nous qui avons connu les encriers que l’on remplissait le lundi matin puis les copies que le prof refusait de corriger si elles etaient écrites au stylo bille. Pas grand chose. Mais ce pas grand chose repose au fond de tiroirs délicatement enrubanné et nos enfants, si un jour ils savent encore lire, seront bluffés par ce qu’on osait alors écrire à leur future mère . Mais de celles futures de nos enfants d’amours, qu’en restera t il? Rien. Ils se renconteront futivement après avoir échangé sur des réseaux qui n’auront plus rien de social et hyper fliqués par de megas serveurs. La poésie sera totalement oubliée, jusqu’à ce qu’un illuminé repense à comparer une femme à une rose et soit jugé pour perversion dans un futur où tout le monde, pour raison d’hygiène, aura obligation d’aller aux cyber-putes qui seront programmées pour afficher le genre pour lequel on paiera. Je parierai bien le tout nouveau modèle de liseuse de chez la pomme contre mon édition originale des oeuvres complètes d’Alexandre Dumas que sous peu, on verra un couple de parents crétins déclarer leur gosse à l’état civil sous le pré nom d’Ipad… On parie? Demain : Gros macho et petite Batho