Comme son nom l’indique

Pour ceux d’entre vous qui auraient encore des doutes sur la qualité même de la Presse  Quotidienne nationale qu’ils absorbent devant leur petit déjeuner, la livraison du jour vient apporter un éclairage consternant de cruauté.

Les rédactions du Figaro et de Libération ont tellement d’imagination qu’elles ont du se téléphoner pour décider d’afficher une “Une ” au titre commun suite à la démission du gouvernement de Valls. Un telescopage de cette ampleur sur une information de cette importance ; on croit rêver…

Côté pages intérieures on ne fait pas mieux avec une anecdote sur la passion commune napoléonienne de Jean Vincent Placé et Aymery de Montesquiou déjà relatée dans le Magazine du Monde de ce week-end consacré aux collectionneurs de l’Histoire que Hegel avait vu passer à cheval…

Quelque part ça m’émeut de savoir qu’on s’essuie tous le derrière avec le même P.Q …. C’est sacrément plus fédérateur nationalement qu’une équipe de France de football qui ne gagne rien….non ?

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Dans la P.Q, régionale elle, de cette fin août, on aurait tort de croire à un sursaut de nos élus face à la future loi scélérate… Tout le monde fleure une présidence et un gouvernement qui vont avoir d’autres chats à fouetter, alors les résistants de la dernière heure se pointent et vont se la péter héros de la dernière heure… Pas de souci : une fois que radio Paris va recommencer à émettre sur les grandes ondes, tout le monde va rentrer dans le rang…
En attendant, ce dimanche à la Stub des deux étangs , à Heiligenberg, nous profitons de la Fete de la Totsche pour nous rassembler autour d’Heb’di, le seul magazine avec lequel on ose pas se torcher… Au programme ; rencontres, expos, dédicaces et blagues horribles sur fond d’excellente humeur…

Louis, Elvis et Marie

C’est le quinze août, la journée la plus morte de l’année et pour couronner le tout, il pleut. C’est le temps idéal pour un peu d’histoire.

Le petit Louis traîne son ennui de jours en jours. C’est pas facile de s’appeler Louis quand, pour vous différencier des autres Louis, il y a non pas un nom propre mais un chiffre. La vie de Louis est triste et morose. Il faut dire à sa décharge que c’est faire preuve d’un peu de malchance quand, à l’âge de neuf ans, un malade mental se met à dessouder votre royal père à coups de couteau. Ca laisse des traces. Mais finalement Louis a quand même grandi et s’en est à peu près sorti en vivant une existence pâle et effacée entouré de gens menant, eux, une vie trépidante, excitante, pleine de bruits, de fureur et d’aventures héroïques et sentimentales. Deux cents ans plus tard, un type prénommé Alexandre en a fait, excusez du peu, l’histoire la plus lue au monde après la Bible; avec des mousquetaires incorruptibles, un cardinal machiavélique, une reine adultère et l’archetype de la salope en littérature relayant lady Macbeth au rayon de la bibliothèque rose. Pour compenser cette vie de cocu magnifique et de monarque effacé qu’il aura laissé dans l’histoire, Louis aura affiché une grande vertu : la dévotion. Eh oui, pas facile d’être  à la fois le fils d’Henri quatre et le père de Louis quatorze. Ca laisse peu d’espace médiatico-historique comme on dirait aujourd’hui en école de journalisme où l’on dit tellement de conneries. Aussi Louis, treizième du chiffre  et grand grenouilleur de bénitier devant l’éterne,l a-t-il un jour d’illumination pris une grande décision. Il a choisi la date du quinze août pour consacrer son beau pays de France à la Sainte Vierge donnant à l’Assomption un caractère national.  Vous y êtes ? Quel effet cela vous faitil de devoir un jour de congé républicain à une majesté depuis longtemps oubliée ? Merci qui ? Merci Louis ! Service. Pour le supplément anecdote, Pie onze , le pape des années sombres de l’histoire de l’Europe du siècle dernier en a fait la patronne principale de la France. Un truc bien au dessus de la Parisot ou des Gattaz père et fils  qui se la mega pètent en super patrons. Saint patron c’est autre chose faut dire!  Pour conclure, ,le Mec emmittré suivant , Pie douze, a établi tout le tralala en dogme. Genre bande de minables puisque moi, du haut du trône de Saint Pierre je vous dis que Marie, mère de Jésus est montée au ciel vous n’avez qu’à le croire, la fermer et aller vous faire bronzer sur les saintes plages du beau pays de la separation de l’Eglise et de l’Etat. Amen.

C’est aussi le jour que Dieu, qui a tout de même un certain sens de l’humour, a choisi pour rappeller à lui le chef chéri et suprême de sa modeste quoique très sainte eglise du Rock ‘n Roll : Elvis Presley qui selon la rumeur véhiculée par quelques adeptes gravement allumés vivrait sur la fache cachée de la lune.

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L’écureuil, la Vierge et Elvis

L’écureuil n’est pas né qui plantera le gland qui donnera le chêne duquel le menuisier tirera un lit dans le mitan duquel un couple concevra la blonde enfant qui l’âge venu pourra prétendre signer un bail de cinq ans reconductible comme locataire du palais de  l’Elysée. Peur et cul, les traditionnelles revues de presse de l’été. Quelle différence y a-t-il entre le front national et le sexe ? Aucune bien sûr. Ils sont tous les deux du même marronnier dressé dans la cour de récréation des médias nationaux qui, une fois la couverture obligatoire de la crétinisation footbalistique passée, n’a plus que du faux cul et de la fausse peur à vendre à longueur de magazine. A qui vendre cette fausse littérature si ce n’est à de faux lecteurs qui par ailleurs ont oublié qu’ils sont de vrais électeurs pour la bonne et unique raison que, si ils ne lisaient pas n’importe quoi ils n’éliraient pas n’importe qui. Ils sont pourtant là les vrais électeurs amnésiques, les vraies aoutiennes embikinisées en compagnie de leurs vrais aoutiens en tenue de vacance fatalement décontractée sur des plages logiquement désirées après onze mois de boulot à la con au service de la joyeuse bande des copains du Medef. Lesquels profitant de la pause estivale vont nous faire croire qu’ils n’arrêtent pas de bosser, eux, et retournent à l’école en organisant leur concours annuel de blagues patronales récurentes sous forme d’université d’été qu’une horde de larbins serviles, la laisse du clébard de garde accrédité autour du cou, ne manqueront pas de venir présenter comme l’incontournable évènement du moment. A la rôtisserie les poulets ! Prenez des forces, prenez de la couleur ! Vous en aurez besoin, car à part la rubrique météo qui n’ose plus prévoir quoi que ce soit, tout le monde s’accorde sur la température prévue pour la rentrée qui risque de briser des records en celsus. C’est assurément de température sociale dont il s’agit ici. Vous l’aviez bien compris. Il ne faut pas confondre baromètre et thermomètre qui sont deux instruments de mesure fort distincts l’un de l’autre. Encore que. J’ai bien l’impression que tant dans la chambre que dans la rue, au final on l’aura tous dans le cul ! Profitez bien. Il ne va pas se passer grand chose jusqu’au quinze août et il faut être sacrément mal dans sa peau pour revendiquer une normalité comme caractère essentiel de sa fonction de président et ne même pas s’octroyer une petite dizaine au bord de la mer. Bien tranquille. Loin de la confusion des genres et des querelles… On est tranquilles jusqu’au quinze août. La journée la plus mortelle de l’année où l’on choisira, selon que l’on appartienne à l’Eglise catholique romaine ou que l’on soit membre de la sainte église du rock’n roll, de célebrer la montée au ciel de la Vierge ou celle d’Elvis.

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Richert, l’ambulance et la barbe à papa

C’est l’histoire d’un homme si inconsistant dans l’incarnation de sa fonction, si loin de ce qu’elle exige de présence et de vision, qu’on ne peut que s’interroger sur le sens de son parcours et se demander non seulement comment a-t-il a pu en arriver là mais surtout comment les autres ont-ils pu laisser faire ?

Car, après le feuilleton grotesque du maroquin de ministre invisible misérablement concédé comme au dernier des va-nu-pieds ayant mendié une miette de célébrité, après le fiasco du referendum sur le Conseil unique, la comédie de la réforme territoriale vire à la pantalonnade et laisse les alsaciens médusés de découvrir qu’ils ont confiés les clefs de la boutique à une girouette en costume de clown. Pétitionner, certes. Mais à quoi bon ? La pétition initiée par Rottner recueillerait-elle un million de signataires que les autistes qui cachetonnent, gravitent et pantouflent dans la sphère d’incompétence qu’est devenue l’hôtel de la région Alsace ne changeraient pas le cap d’un dixième de degré.
Le destin de Philippe Richert tient en trois syllabes : DE-MI-SSION. Et il doit être imposé en partage à toute la clique de demi-mous et trois quarts pseudos politicards que compte la région et qui depuis trop longtemps vont à la soupe parisienne dès que les maîtres agitent la clochette.

Valls non seulement se fout de nos élus mais il les méprise. Sa majorité leur coupe la parole à l’assemblée nationale, son opposition non seulement ne s’en émeut pas mais en rigole, trop contente de faire oublier ses embrouilles claniques, et lorsque j’interpelle le député de ma circonscription sur ce scandale au sein de l’hémicycle, il a certes la politesse élémentaire de me répondre mais sa réponse est d’un politiquement correct si convenu que c’en est à désespérer de la démocratie. Si mollement correct. Tout comme la tribune de Rottner dans “l’ami hebdo” de cette semaine, avec ses  accents faussement humbles d’appel au consensus et au bon sens. Valls se fout de vous, de votre bon sens offusqué, de votre région. Il ne sait même pas que vous existez ! Il ne bougera que lorsqu’il réalisera qu’en face de lui se trouvent des hommes et des femmes farouchement décidés, à même de contrecarrer ses plus hautes ambitions depuis longtemps clairement affichées.

Aussi procédera-t-il comme tout ambitieux : il commencera à écouter et à respecter. Cette règle est valable pour toute la bande d’énarques de tous bords, hollandais et autres qui se foutent de l’Alsace comme de la première paire de nichons qu’ils ont bien pu pelotter sous un pull. Vous avez bien lu pelotter, pas palper. Pelotter n’est pas palper mes chéris, car pour ce qui est de palper, ça palpe un énarque! Mais ça pelotte-il pour autant, en dehors de la laine pour les filles et du pays basque pour les garçons ? Finie la trêve, finies les politesses, finies les drôleries !

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Il y a des ambulances sur lesquelles il ne faut pas se poser de questions encombrantes et tirer sans hésitation, l’ambulance Richert est de celles là !

Les quatre pneus sont crevés, le réservoir est vide et le conducteur, à moitié ivre, n’a plus de points à son permis. Aussi la victime n’a t-elle aucune chance d’arriver aux urgences… Chirac avait bien raison de dire que la greffe de couilles ne prendrait jamais dans ce pays faute de donneur ! En avoir aujourd’hui serait, tous bords confondus, mettre en minorité l’éxecutif de cette région et le démissionner en faisant de la place pour ce que l’Alsace compte de vraies forces vives uniquement préocupées de l’avenir de leurs concitoyens et non de leurs carrières.

Il faut dégager Richert et toute sa clique avec autant de détermination que met cette petite  fille finlandaise à ingurgiter son immense barbe à papa sur le ferry qui nous mène du vieux Stockholm à une île proche en cette magnifique journée de juillet où je n’arrive pas à ne pas penser à ce qui se passe en Alsace.

Sais-tu comment on dit barbe à papa en finnois Philippe ? C’est bien ce que je pensais, tu ne sais pas grand chose en somme…

En fait tu devrais prendre des vacances. De vraies, d’authentiques et de très longues vacances. Offrir une barbe à papa à un de tes petits enfants et profiter de ce bonheur rare qu’est le sourire d’un enfant qu’une simple friandise rend heureux. Tu devrais partir, et ne jamais revenir.

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ON S’EN FOUT : C’est la fête de l’abricot à Dinsheim sur Bruche. Comment peut on présider aux destinées du tourisme en Alsace et n’avoir pour seule imagination pour la commune dont est la première élue d’organiser une fête de l’abricot ? Mystère…

ON S’EN CONTREFOUT : Alors qu’un enfant meurt de faim toutes les six secondes dans le monde, Buckingham Palace expose les jouets de leurs majestés quand elles n’étaient (déjà) que de sales petits têtards pourris de cadeaux somptueux afin , dixit le commissaire de l’exposition, ” de révéler leurs points communs avec tous les autres enfants”… Et dire que ces gens là ont coupé la tête d’un monarque cent ans avant nous…

ON S’EN MEGACONTREFOUT : Les pauvres chéris qui nous gouvernent auront pour la première fois moins de quinze jours de vacances … ah bon… parce qu’ils travaillent le reste de l’année ?

P.S : Pour ceux d’entre-vous que ça intéresse de savoir comment on dit barbe à papa en finnois, je suis à Barr, ce dimanche, rue des Arts.

Sagesse africaine

Il y a un proverbe africain intéressant que l’ancien président de la République va pouvoir méditer à son aise : “Assieds toi au bord du fleuve et tu verras passer le cadavre de ton ennemi“. Pas si sûr que la justice française n’ait pas en commun avec ces vieilles mules rancunières d’avoir la patience avec elles. Elle n’aura pas eu bien longtemps à attendre avant que le le fermier ne passe à bonne distance pour se prendre une de ces bonnes ruades qui vous laissent sur le carreau pour un bon bout de temps…. Si vous croyez que je vais me laisser aller à commenter ce délirium trés mince qui va agiter tout le pays demain, c’est pas de bol. Je suis pareil à un pauvre type qui se serait cassé la jambe : encore une dizaine de jour avant de remarcher, ça va.
Pendant ce temps, le feuilleton totalement décousu de la réforme territoriale se tricote et se détricotte entre le Sénat et l’Assemblée Nationale. Ca m’étonnerait qu’il y ait beaucoup de monde demain sur les bancs…

A quoi ça tient la démocratie quand même…. Même notre guide suprême local, lors de la dernière séance de la communauté de communes, a du rappeller à l’ordre certains élus un peu trop préocuppés du sort de l’équipe de France pendant la séance… Du moins c’est ce que j’en ai retenu à la lecture du compte rendu dans le tract local.

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Demain vendredi je serai l’après midi au marché de montagne de Saales : produits bio et belle ambiance avec au programme digressions et états d’âme sur la réforme. Pas celle de Luther non, bien sûr, celle de Valls.

Pendant ce temps-là

Pendant ce temps-là, pendant qu’on se prend le bout de tête entre les deux tempes à propos d’une réforme territoriale dont à peu près tout le monde se fout… Pendant que les “encalçonnés sudoripares” comme les nommait Desproges font faire des bénéfices colossaux, tant aux marchands de limonade qu’aux équipementiers qui, sans état d’âme,  fourguent des grolles à des prix honteux, quand on a une petite idée des marges commerciales;  pendant ce temps-là, l’homme du parti fantôme dont la dernière campagne aurait couté quarante europatates, l’ex-homme providentiel que la France a viré, se prépare sans complexes à revenir nous prédire un avenir fabuleux… Moi je trouve qu’on devrait arrêter de les emmerder avec toutes ces tracasseries de surfacturations. Pourquoi n’autoriserait-on pas tout finalement? Allez zéro contrainte, sky is ze limit… Why not ? Ils font déjà tout ce qu’ils veulent… Au moins on en aurait pour l’argent qu’on a pas… On est déjà en campagne permanente… Avec une abstention qui frise le grand vide… Qu’est-ce qu’on en a à foutre des dix chaises de Madame Belkacem et des pauvres économies que le gentil Monsieur Désir n’a même pas réussi à faire en toutes ces années ! Allez, demain on autorise tout ! Et que celui qui a les plus grosses gagne… Parce que, entre nous, il y a longtemps qu’on sait tous que quelque soit la compète et son terrain, ce n’est jamais le meilleur qui gagne… Sinon il aurait suffi de bien travailler à l’ecole…
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Rendez-vous demain !

Demain à strasbourg a lieu la grande manif contre la fusion de l’Alsace et de la Lorraine dans le cadre de la réforme territoriale ! Alors avant ou après, je vous donne rendez-vous à la galerie du même nom, place d’Austerlitz à strasbourg, de 10h à 19h ! Pour échanger, discuter, argumenter autour de mes dessins et livres.

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Les derniers indiens

Allez un petit dessin pour fêter le cent trente huitième anniversaire de la bataille de Little Big Horn : la plus grande défaite de l’armée américaine . On a bien le droit de commémorer ce qu’on veut non ?
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“Quand les derniers jongleurs auront ramassé leurs balles
Les derniers poètes abandonné leurs feuilles
Les derniers dessinateurs jeté leurs crayons au feu 
Les derniers batelleurs remisé leurs costumes d’Arlequin
Les derniers musiciens brisé leurs instruments
Et les derniers chanteurs perdu leurs voix 
Vous irez demander à Gattaz de vous faire rêver, 
face à la saloperie d’écran qu’il vous aura légué, 
en ingurgitant la bouffe de merde que vous aurez méritée
Alors viendra le temps où vous ne pourrez même plus donner du temps au temps.”

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Les dindons de la farce

Tout le monde sait que cette réforme territoriale bricolée dans l’urgence est un trompe-l’oeil de dernière minute. Un chiffon rouge agité dans l’arène médiatique pour faire diversion. Une ultime pirouette qu’un chef de l’état gymnaste amateur s’impose, sachant pertinement qu’il va finir chez l’ostéopathe bien avant la fin du quinquennat. Aussi convient-il de se poser la question de l’échec avoué de l’Alsace à revendiquer son particularisme, là où d’autres régions y sont arrivées avec une fermeté et une célérité qui forcent, si ce n’est  l’admiration, au moins le respect. Il serait quelque peu minable et déplacé de répondre par une interrogation sur la capacité même des élus alsaciens à réagir. C’est pourquoi il convient d’affirmer que nulle part ailleurs les noces de l’incompétence et de la bêtise n’ont été célébrées avec autant de splendeur dérisoire et de fatalité consternante que dans les deux départements historiques et géographiques du Rhin supérieur et inférieur. Avec en prime une connerie historiquement sans précédent qui s’est invitée au banquet ces dernières années. C’est la particularité de la connerie, sa nature même qui, malheureusement, nous a ammenés là où nous en sommes aujourd’hui. En effet, si l’incompétence et la bêtise, d’une compatibilité assez facile de par leur voisinage, sont autant de manifestation d’une certaine insuffisance intellectuelle et d’une limitation du champ imaginatif et ambitieux, elles ne représentent aucun danger tant qu’elles sont l’apanage d’un groupe sociologiquement attardé, comme par exemple une tribune de supporters de foot. Mais, installez-les dans l’hémicycle d’un conseil régional et vous obtiendrez le désastre auquel vous  assistez présentement, qui est à peu de choses près un entêtement quasi biologique à accumuler les conneries avec une constance qui ferait l’admiration de n’importe quel néo-darwinien en herbe. Aussi, cette fatalité historique, cette impossibilité d’une classe politique à se penser par elle-même, à s’inventer un futur, à s’écrire un destin, s’est-elle incarnée en la figure d’un homme politique : le président du Conseil regional, ci-devant Philippe Richert. Et tous ceux qui l’ont laissé faire portent la responsabilité de la défaite annoncée.

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Qu’a fait Richert alors sénateur puis ministre fantôme de la réforme territoriale  au sein d’un gouvernement de sa famille politique alors que la réforme annoncée était déjà dans les cartons ? Rien, ou si peu, et ce peu était un referendum qu’il a torpillé de son incapacité à rassembler.

Que fait Richert, à part ajouter du ridicule à la confusion en rêvant d’une future capitale de région à Strasbourg, alors qu’en janvier de cette année il parlait de cette fusion comme d’un fantasme. Que fera Richert demain quand au siège du nouveau Conseil Régional, qui sera à Nancy comme tout le monde le sait, les meusiens qu’il a traités de ploucs lui balanceront des tomates qu’il aura bien méritées ? Cette fusion est la chronique de la mort annoncée de la Région Alsace. Aussi nos élus doivent-ils dépasser le débat d’idées et les tribunes d’indignations sporadiques et acidulées mollement publiées ça et là dans les médias en envoyant un signal fort.

Oui, un signe fort doit être envoyé aux chefs respectifs de l’état et du gouvernement qui ont donné à des gamins à l’énarchie irresponsable un tube de colle et une paire de ciseaux. Un signe à la portée radicale et symbolique : RICHERT DOIT DEMISSIONNER !  Et toute sa clique avec.

Seule la perspective menaçante d’un territoire paralysé sur le plan politique montrera au pouvoir jacobin la détermination de toute une région à ne pas être réduite à une simple assimilation administrative. Allez les fils de Charles, allez les héritiers du gaullisme ! Montrez-nous que de l’homme providentiel dont vous vous réclamez vous n’avez pas seulement quelques relents de syntaxe égarés. Montrez-nous ce dont vous êtes capables face à des gouvernants de rencontre “..qui ont cédé à la panique post électorale, oubliant l’honneur et livrant votre région à l”incertitude…”

Démissionnez, démissionnez tous!

C’est à nous habitants et électeurs de cette région de l’exiger. Sinon nous allons nous retrouver encore plus cons que les dindons de cette farce territoriale et Dieu sait si c’est con un peuple de dindons. Un peuple de dindons qui auraient placé à la tête de leur  région le président devenant de ce fait  le monarque qu’ils méritent.

Un président Roi des cons !

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Petit lapin.

Dans son palais, le président mal aimé se déroulait inlassablement le film calamiteux du dernier épisode de son histoire de désamour avec son bon peuple de France. Le scénario était pourtant presque parfait. Aprés deux débacles électorales d’une violence sans précédent, François avait sorti de son chapeau de magicien-président un petit lapin propre à enfin susciter l’admiration par l’audace de ses pirouettes. Certes il eut été préferable de choisir parmi la soixantaine d’autres petits lapins sortis du chapeau de la campagne electorale qui, un temps, avaient joyeusement gambadé sur les parterres et les pelouses des jardins de l’Elysée. Allant même, pour certains d’entre eux, jusqu’à s’oublier dans les souliers précieux d’Aquilino. Hélas, les forces culino réactionnaires du pays au trois cent cinquante fromages les avaient transformés en autant de civets marinant dans une sauce libérale bien relevée. Salivez, le bonheur est dans les casseroles du Medef, à défaut d’être dans le pré. Oubliés les lapins de campagne, dans les limbes les sanctions municipales et européennes. Avec ce nouveau petit lapin, François le magicien en était sûr ; il tenait la martingale. Il en était si fier qu’il lui avait déjà trouvé un nom : “réforme territoriale”.
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Devant la foule béate des ministres assemblés, le president l’a joué petit prince et y est allé de son “dessine-moi une nouvelle carte des régions”. Le petit lapin s’est éxécuté et le barnum a commencé. Dans un premier temps, les fayots de service ont applaudi comme autant de faquins obséquieux. Des deux mains. Puis les larbins du service communication ont balancé les informations sur les réseaux et leurs relais médiatiques, pensant que l’affaire était pliée. C’était compter sans les forces féodales obscures qui sclérosent la vie politique de ce pays depuis plus de quinze siècles. C’est le petit baron Le Drihan qui a déclenché les hostilités menaçant de faire redescendre ses hordes de bonnets rouges si on ne lui rendait pas sa Bretagne intacte. Ca tombait bien, le baronnet Ayrault, vindicatif depuis sa récente disgrâce, venait d’appeller très colère pour qu’on laisse son pays de Loire inchangé. L’héritière Aubry en a profité pour s’énerver si fort au téléphone qu’on lui a sur le champ débarassé son Nord-Pas de calais d’une Picardie qu’on a refilé à la Champagne et aux Ardennes, qu’on avait sans états d’âme balancées négligement à l’Alsace Lorraine dont la situation, du coup regressait d’apocalyptique à calamiteux. Souhaitons bonne chance aux picards, dont la cuisine régionale va pouvoir dorénavant s’enorgueillir d’afficher une carte des spécialités allant des moules de la mer du nord à la cancoillotte de la Franche-Comté voisine, le tout arrosé d’une bonne Veuve cliquot que l’on ira déguster en pelerinage sur la tombe d’Arthur à Charleville-Mezières. On arrête là le découpage en forme de jeu de massacre. C’est toute la carte de France qui en fait les frais. On ne devrait pas laisser un chef d’état  jouer avec une paire de ciseaux quand il traverse une période maniaco-dépressive. On ne devrait pas le laisser croire qu’un scénario de Bergmann gagne à être dirigé par les Marx Brothers. Ce n’est pas seulement une faute de goût, c’est un crime contre nature.
Quant à nous, là, en Alsace, on se retrouve au beau milieu de ce jeu de massacre d’une réforme qui a toutes les apparences de la chronique d’une mort annoncée.

Certes la question de comment réagir face à cette mascarade se pose cruellement. Mais avant de poser le “quoi faire ” c’est sur le “comment a-t-on pu laisser faire” que l’on devrait s’interroger. Ce sera le sujet abordé dans la  deuxième partie de cette chronique,  juste après mon retour du Festival Strasbulles, auquel je participe toute cette fin de semaine à Strasbourg, place Kléber.

Vous y êtes cordialement invités.

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