L’assassin est toujours le jardinier
Der Mörder ist immer der Gärtner
Depuis le début, je dis qu’il faut se méfier de ce Manuel le jardinier, avec ses allures de fayot de la classe qui se la pète à l’applaudimètre de la méritocratie républiquaine et qui, à la première occasion, va venir bousiller tout le paysage du beau jardin de nos ancêtres, alors que tous les spécialistes en géoponie alsacienne, lorraine et française disent que ces jardins là doivent avant toute chose garder leur spécificité. Si vous ne savez pas ce que c’est que la géoponie, faites comme moi allez voir dans le dictionnaire. Je viens de découvrir le mot chez Alexandre Vialatte, ce géant sur les traces duquel le nain ridicule que je suis essaie vainement de tracer son sillon. Alors je l’utilise tout de suite pour frimer bien sûr mais aussi pour partager avec vous un peu de la richesse de notre belle langue française. Pour revenir à Manuel le jardinier, c’en est fait de notre beau jardin et de sa spécificité. La fusion entre jardins est actée comme on dit en énarchie. Fermez le ban. Salaud de jardinier. Reinhardt Mey avait raison de chanter qu’il faut se méfier des jardiniers qui se réjouissent toujours d’un nouveau crime. Il le chantait en allemand et en français à une époque où de chaque coté du Rhin la germanophilie ou la francophilie étaient suspectes. Manuel le jardinier, qui a oublié le jardin espagnol de son enfance tellement il est pressé d’être le fayot du grand jardin jacobin, en a rien à secouer des jardins régionaux. Tout ce qui n’est pas tiré au cordeau à la française ; on retourne on nettoie et on fusionne.
Léger décalage
Berlinade et écotartuffette
J’avais prévu d’intervenir sur la culture dans la vallée, avec un petit compte rendu bien gratouillé sur le salon du livre de Marlenheim, mais l’actualite gronde.
La soudaine germanophilie de notre nouveau tandem made in Bercy, d’autant plus suspecte que bien soudaine et un tantinet servile nécessitait quand même un commentaire.
Quant à la sortie catastrophique de l’ex Miss pastèque du gouvernement Ayrault qui va être “un parti de gouvernement hors du gouvernement “, je me demande si les profileurs grenoblois ne vont pas l’interdire de visite…
Un an déjà….
Il y a un an aujourd’hui le verdict des urnes associé à une abstention record sanctionnait le grand projet historique du président du Conseil Régional d’Alsace, proposé sous forme référendaire aux résidents alsaciens. (J’aime assez ce terme de résident, il a une petite connotation institut spécialisé néo carcéral qui n’est pas pour me déplaire).
Ben … comme disait le type dans la fameuse blague où il tombe du quinzième étage en passant devant la fenêtre du rez de chaussée : jusque là tout bien…
Tous les élus de la famille politique dominante en Alsace ne peuvent pas être taxés de la même cécité face au réel. Saluons, une fois n’est pas coutume, la présence du gratin UMP local dans sa totalité au Salon du livre alsatique de Marlenheim qui se tenait ce week- end. On y reviendra, bien sûr. Peut-être même demain.
C’est reparti (comme en 14)
Le Salon du Livre Alsatique de Marlenheim se tient ce samedi et ce dimanche à la salle des roseaux . L’ambiance Pascale sera propice à la dépense…
Ben oui “l’homme est un roseau dépensant”…
ELOGE DE LA BRUCHE ET DE LA PAMPA
La vallée de la Bruche n’est pas la Pampa.
L’homme de la vallée de la Bruche, lui, ne parle plus guère à son voisin. Il peut exprimer ses accords et désacords tous les six ans, grâce au bulletin de vote.
A la fin, le chef émergeant naturellement de ces expressions est celui qui a le plus de bulletins de vote. La jolie expression consacrée pour décrire ce processus de désignation est “le sort des urnes”. Aussi aura-t-on bien compris que l’élément primordial qui sépare l’homme de la pampa de celui de la vallée de la Bruche est la carte électorale et du bon usage que l’on peut en faire. Mais il arrive que l’homme de la vallée ne fasse que moyennement confiance au sort que peut délivrer l’urne. Il a quelques pensées confuses et mal fondées qu’il irait bien confier à son voisin, mais sa nature chétive et la vilainie de ses propos lui font craindre que son voisin ne lui foute sur la gueule. Il tournerait bien le regard vers l’immensité des cieux cherchant un signe, un réconfort. Mais les dieux ont depuis longtemps déserté la voûte céleste laissant la place aux odieux. C’est alors qu’il aperçoit un vieux corbeau traînant sa misère déplumée sur un tas de compost informe, tel un vestige oublié des temps ancestraux. Il s’en saisit, lui arrache une ultime plume et s’en retourne dans son joli pavillon d’homme de la vallée. Là il taille délicatement l’ornement du volatile afin d’en faire un outil propre à l’écriture. Puis, bien à l’abri derrière ses volets refermés, il trempe sa plume dans un mélange moitié fiel de crapaud moitié vinaigre de vipère et rempli des pages de saloperies délétères qui, s’il s’en allait les dire en public, lui vaudrait une condamnation unanime des autres hommes et femmes de la vallée. C’est pour cela que la nuit aidant, il s’en va déposer son abomination de littérature de manière anonyme dans les boîtes à lettres des différents membres de sa communauté. Pour certaines raisons évidentes, l’homme qui se comporte de cette façon répond dans l’imaginaire collectif au nom de “corbeau”. Le corbeau de la vallée de la Bruche n’est pas une espèce protégée, même si elle est heureusement en voie d’extinction. On espère qu’un jour elle sera totalement éradiquée, car elle est la manifestation la plus basse des instincts merdeux qui, chaque fois, nous ramènent aux heures les plus sombres de notre histoire, ainsi que se plait à le rappeller la jolie formule toute faite.
Loin de toute cette agitation démocrade, l’homme de la Pampa émerge de quelques heures de sommeil bien méritées. Après s’être copieusement déchiré l’âme et foutu sur la gueule avec ses différents voisins il s’est réconcilié avec tous et la promiscuité liée à l’euphorie ambiante aidant, certains sont même allés jusqu’à échanger leurs femmes. On a la démocratie participative qu’on peut.
Alors qu’il s’éloigne du groupe pour vidanger un trop plein de vessie, son regard planté dans les étoiles capture la trace fugace des lumières clignotantes d’un oiseau de métal qui depuis longtemps a remplacé l’oiseau royal dans le ciel déserté par les dieux. Dix mille pieds au dessus de lui, confortablement installé dans son fauteuil de première classe, l’homme de la vallée de la Bruche, à des milliers de kilomètres des saloperies qu’il a semées pour les oublier bien vite, s’apprête à passer queqlues semaines de vacances ressourçantes et rêvées à la découverte de la Pampa….
Scoop ! Enorme ! Séisme !
Le Président de la République avec des annonces pareilles tourne au type vraiment pas sympa…
Alors j’ai choisi de rester sur le local pour le premier avril…
Pour l’Alsace et ses fissures c’est pareil… A part Schiltigheim, qui passe d’un ancien adjoint à un ancien adjoint, vous avez vu un séisme vous ?
Bon un petit orage dans un verre d’eau à Mutzig, allez … on vous le concède…
Contrepéterie sur Bruche
La contrepéterie du mois nous arrive tout droit de Dinsheim sur Bruche où, un peu à l’ecart du centre ville, à côté du foyer communal, les amoureux du jeu de boules ont planté, pour identifier leur terrain de jeu et d’exercice, une jolie pancarte que je n’ai découverte que hier alors que c’est un passage de promenade régulier avec un ami.