Clémenceau disait (il aurait dit) :
” Il y a deux organes inutiles : la prostate et la présidence de la République”
Sans commentaires ?
Voici janvier et ses frimas, ses galettes et ses traditionelles soldes qui vont à nouveau donner aux centre villes d’ Alsace des airs de marchés de Noël sans cabanes exotiques ni vin chaud.
C’est le moment que choisissent les inspecteurs des impôts pour aller se dégourdir les jambes dans les hauts lieux touristiques d’Alsace et scrupuleusement dresser la liste des pauvres commerçants alsaciens qui vont rester porte close jusqu’à Pâques. Merci qui ? Merci la crise ! Le chien n’aboie plus, le chat ne miaule plus, même la souris ne chicote plus; tous digèrent. Mais qu’en est-il de l’élu alsacien ? Que fait-il ? Il plaisante, car la trêve est finie. La trêve de quoi, la trêve de qui ? La trêve de plaisanterie pardi ! Toutes ces hordes d’adicto-consuméristes ont de quoi rassurer et calmer la plus insignifiante velléité d’inquiétude pour un peu qu’elle ait l’idée de venir pointer son petit museau dans le paysage électoral local. Un peuple qui dépense sans compter en janvier après avoir pansé dans la démesure la plus honteuse en décembre sera juste dans l’état spirituel pancréatique idéal pour se trainer jusqu’au bureau de vote et glisser son bulletin de vote dans la fente de l’urne, sans penser plus loin, pour peu que ce loin en question ait la forme d’un ballon de foot. De quoi pourrait bien se plaindre l’électeur alsacien lui qui, pour peu qu’une petit consultation lui soit balancé en deux mille seize, aura été consulté chaque année du quinquenat…? La vraie inconnue du débat et des consultations dans un avenir proche, c’est le désir. Qu’en est-il en effet du désir de l’alsacien dans ces élections/érections à venir ? Je sais, j’ai l’allitération facile et la paronomase douteuse autant que récurente. C’est pas le tout de venir, pourrait expliquer le clinicien, encore faut-il arriver au point où l’on peut dire haut et fort que l’on vient ! Crier, hurler “je viens je viens ” afin que tout le monde puisse l’entendre et commenter : “ça y est il/elle arrive…” Mais revenons à nos boutons, comme dirait le dermatologue à l’adolescent acnéique, parce que là je ne sais pas si c’est l’après fêtes mais je sens que je perds certains d’entre vous en cours de route. Quid de ces prochaines consultations électorales donc ? L’électeur alsacien s’abstiendra-t-il ? Transformera-t-il ces chambres à coucher de la démocratie que sont les isoloirs des bureaux de vote en autant de chambres à coucher proche de la cabine de peep show, hauts lieux de l’abstinence citoyenne ? Réponse en mars. En attendant le mois le plus court de l’année et son marketting vulgaire et racoleur de la saint valentin sera passé par là pour en remettre une couche. Erection et élection, urne et burne, abstinence et abstention tout cela finalement ne serait-il pas qu’une question de désir de fente ?
Le temps d’envoyer cette chronique au magazine, dʼimprimer ce magazine, de le confier au diffuseur de presse, qui le portera au kiosque, qui vous le vendra et ils seront là, de retour ! Qui ça ? Les bonnets rouges pardi ! Pas ceux de la grogne bretonne mon gars, pas le petit millier de phrygiens à cocarde jacobine qui font trembler le premier gouvernement de la république venu, non ! Ceux du barnum décembriste alsacien ! Pas de danger quʼils révolutionnent quoi que ce soit ceux là… Deux trois vins chauds dans le nez et dégagez… Que ça fume ! À lʼannée prochaine et merci dʼêtre venus ! 2,6 millions dʼentre eux quʼon nous annonce. Pour une fois que les organisateurs de la manif’ et la préfecture sʼaccordent sur les chiffres, cʼest suffisamment rare pour être salué et applaudi, non ? Je vais être franc. Jʼaurais volontiers secoué tout le cocotier de cette agitation mercantile, mais quʼen serait-il tombé, honnêtement ? Quand l’aberration atteint ce degré de non-sens, on ne voit rien, à part une éradication totale de la surface du globe comme alternative la moins radicale… Lʼune des seules régions où le temps de Noël avait su garder une réalité ancrée dans la tradition sʼest vue récupérée à un tel degré dans la dérive consumériste que le vocabulaire me manque pour décrire la situation en termes adéquats. Aussi, il y a le fait que cette soupe mʼa nourri depuis longtemps déjà, alors à quoi bon encore une fois y balancer mon glaviot de fiel, alors que trop dʼentre vous depuis bien longtemps ont cessé dʼy goûter. Profitez-en, restez chez vous. Laissez la rue aux encapuchonnés pourpres à demi lobotomisés.
La lutte est vaine et inégale. On a perdu. On perd toujours face aux marchands, quel que soit leur temple. On avait déjà perdu depuis longtemps . Depuis ce fameux après-midi où Johannes Pflimmer, du haut de sa chaire, avait condamné le marché de la Saint-Nicolas. Ce suppôt de la papauté, pas du tout en odeur de sainteté dans lʼEglise réformée. Que les marchands de lʼépoque l’aient débaptisé, pour le transformer en marché de l’enfant Jésus en profitant au passage pour en étendre la durée, aurait dû nous rendre plus vigilants… C’est de ce jour là qu’on a en quelque sorte perdu la partie… Bientôt la date emblématique de la libération de Strasbourg, seul verrou qui permettait encore au marché de Noël de ne pas commencer plus tôt que le premier dimanche de l’avent pour cause de commémoration, elle aussi sautera sous la pression du lobby de la fête et du pinard réchauffé joyeusement réunis. La maladie rouge gagnera et gangrènera tout le calendrier pour l’état de Noël permanent. Bruxelles peut bien se les prendre les institutions, tout le monde s’en foutra comme de l’an quarante, puisque dans ce pays on s’en fout autant des victoires que des défaites. Ce sera le bonheur vous dis-je , le nirvana. La vague carmine ! la parousie vermillonne ! Une république autoproclamée des pères Noël totalement légitimée par des promesses électorales qui n’engageront que ceux qui les auront inscrites infantilement sur leur liste de cadeaux. Je sens la déception poindre sur le visage du seul rédacteur en chef chez lequel je jouis d’un crédit anorexique… Pour sûr, il va trouver que la gnaque me manque… Que la trêve s’est emparée de moi, comme la plus sucrée des confiseries du pire des mauvais coucheurs… J’avoue, je faiblis. J’avais tant de pavés dans la besace et la voilà tout à coup qui me pèse à n’en plus pouvoir penser qu’en mode ramolli… On range les frondes au fond des tiroirs sans regretter toute cette agitation qu’on s’était promis de brasser. Je nous donne jusqu’à janvier. Mais je préviens, y a intérêt à ce que je sois gâté sous le sapin sinon je vais être féroce comme cent cannibales. Allez joyeux Noël les élus et joyeux Noël les électeurs. Arrêtez de caresser la tranche de votre carte électorale en regardant la nuque de votre maire et rangez la bien au chaud au fond de la commode. Mars sera là bien assez tôt!
Et d’ici là, n’oubliez pas, le petit nouveau est arrivé :
Présenté et dédicacé tous les jours au Caveau Sainte-Barbe à Sélestat jusqu’au 29 décembre !
Il nous enfle ! Il nous enfle je vous dis ! L’enflure gredine à peine remise de sa berezina référendaire d’avril qui remet le couvert en nous inventant un conte de fées à l’horizon 2030. Un autre conte de fées à gueule de cauchemar. Enflés complets qu’on est je vous dis ! Une fois désenflés, les bras vont nous en tomber non ? Il faut reconnaître qu’ils étaient bien haut levés, façon Hold-up. Pendant que l’un nous braquait, les deux autres nous faisaient les poches. Plus haut les mains, plus haut ! Plus profond les poches ! 2030 ! Il rodomonte grave, l’ex futur duc d’Alsace non ? Quelqu’un quelque part pourrait-il commettre l’acte charitable de conseiller à ce type de consulter une bonne fois ! Se projetter à ce point dans l’avenir alors qu’on affiche un passé pavé de casseroles et un présent sous forme d’incendie dans les cuisines, ça doit être répertorié cliniquement non ? Il doit bien y avoir un précédent ! Un diagnostic posé, une thérapie engagée… Honnêtement je ne vois que la sanction des urnes pour arriver à nous débarasser définitivement de toute cette clique d’incapables qui se sont surtout avérés être capables de tout ! Mais vite hein, vite le bruit des votes pour éviter le bruit des bottes ! Depuis le temps qu’il piétine, là, à la manière d’un épileptique, à nous bassiner pour entrer dans l’histoire, avoir son nom sur une place, une rue, une école, une impasse. Donnez lui un truc à ronger et qu’on en finisse. Donnez lui plus qu’un nom ; tiens , donnez lui un adjectif, comme autant d’autres à être entrés dans la légende ; les Louis, les Charles, débonnaires, chauves ou téméraires… Philippe le déprimé, c’est tout trouvé ! On s’en croyait débarassé après le blitz du 7 avril. Les pires langues vipérines alimentaient une rumeur de fin de règne et de fond de trou… Que nenni! Trois valiums et deux doses de prozac plus tard le voilà regaillardi qui nous revient avec un nouveau hochet chiffré 2030 !
Sainte Marianne, patronne des bureaux de vote, débarassez-nous de tous ces joueurs de monopoly médiocres – allez tout droit en prison, ne repassez pas par la case départ, ne recevez pas francs vingt mille… – Un homme, une voix, une charge… Un mandat, une écharpe, comme ça pas le temps de l’user. Tu la remises au salon, en trophée. Tu la regardes le soir en rentrant de ton boulot, le vrai, celui qui fait aimer les dimanches rien que parce qu’on doit pas y aller. Alsace 2030 ! Il n’y a pas si longtemps c’était objectif 2010 et avant ça Cap 2000 ! Qui se souvient encore des caps 2000, Horizons 2000 ! Vingt ans pour entrer dans le mur ! C’était hier, mais aujourd’hui on est bien le lendemain d’hier non ? Et avant ça ? Les défis de ci, les challenges de ça… Les anniversaires ou centenaires de ci de ça… L’Alsace dans la tourmente, le beau jardin malgré lui enmaïssé! Bon, c’est novembre. La trêve est là en embuscade. Faut bien se lâcher un peu avant non ?
Après, pendant un mois, jusqu’aux Rois, on sera tous dégoulinant du miel des confiseurs… Gentils, couchés, tous à la niche… La bleue, la rose, la verte ou l’orange et même la brune, peu importe… Les neurones bârewäckisés avant que les grands barnums ne recommencent. Celui de mars en hors-d’oeuvre avant ceux des cantonales et des régionales, sans oublier la petite douceur européenne… Quel grand courant d’air pourrait bien souffler sur toutes ces assemblées et ruiner définitivement ces marchands de poussière pathétiques ?
Alsace 2030 au secours, au secours ! Se pourrait -il qu’il y ait quelqu’un, quelque part, avec le courage et la lucidité de son temps pour aller lui dire ; son agenda, là, de se le plier en quatre, se le tailler en pointe et se le carrer dans le cul ? Comment ça personne ? Chirac avait donc raison : la greffe de couilles ne prendra jamais dans ce pays car on ne trouvera jamais de donneurs ! Pitié ! En 2030 on sera à vingt ans du milieu du siècle. Le moment idéal pour vous balancer un imaginaire 2050 avant d’embrayer sur le vingt deuxième siècle ! Allez prenez de la hauteur ! Payez-vous un coach de vie à trois balles qui va vous jonathanlivingstoniser la vie… Imaginez vous maintenant, ici, avec une vie fatalement heureuse sans cette armada de VRP multicumulards conseillés par des hordes d’experts frisant l’anorexie mentale et culturelle qui ont transformé les environnements professionnels en caricatures de séries américaines ! Dégageons-les, maintenant ! Dégageons les tous . Ce sera vingt ans de gagnés ! Explosés en plein vol, l’écharpe flottant à la dérive. Retour à la case nuage les cumulo minus ! Et sans indemnité de départ hein. No parachute ! Tout droit à la prison de l’oubli sans passage par la case départ et les euros vingt mille ou deux cent mille… En 2030, j’espère bien être encore là. J’aurai plus de cheveux et plus de dents, déjà que la moitié me manque… Mais je serai toujours insupportable, comme le vieux de Brel, avec toute ma tête et mes yeux ! Achtung ! C’est pas parce que je suis proche du minimum vieillesse que je vais me laisser racketter par les opticiens du quartier. La littérature m’a préservée l’accuité visuelle de mes vingt ans… On devient presbytes à force de lire une presse casse-couilles! Sans compter ces écrans, tous ces écrans comme autant de remugles abandonnés sur la table désertée, livrée aux pauvres…”Eh ben , pour un numéro cinquante vous n’êtes pas gentil!” Attendez de voir le centième ! Si vous voulez le petit conseil régional dans la prairie avec articles fioriturisés de circonstance sur les gros inutiles qui nous entrainent dans le mur avec un entêtement qui vire au quasi biologique, lisez le quotidien localv! Il est plein d’éloges sur les malveillants que l’on a laissé s’installer dans la place et pourrir la vie à tout le monde à coups de plans de carrière : mairie, département, com com, région, ministère… Enculaids : avec un accent aigu ou un accent grave? Avec un accent alsacien monsieur ! 2014, 2015, 2016, pas la peine d’attendre 2030 ; débarquez les équipages maintenant, tous les équipages ! Les cannonniers, les quarts maîtres, les soutiers, les lieutenants et les enseignes ; de la cale à la vigie ! Remplacez-moi toute cette marine de pacotille et d’opérette par du spectacle authentique, du vrai. Mettez un chauffeur de bus aux transports, une caissière de supermarché à la consommation, et un concierge à l’habitat ! Pour la direction des cabinets organisez un turn over de dames pipi : question nettoyage, elles s’y connaissent!
Donnez à tous ces gens un mandat avec emploi protégé à la sortie et vous verrez si ça ne va pas bosser là dedans, sans aller se promener à Shanghaï ou à Moscou ! Mais par pitié, ne donnez rien à un prof de sciences naturelles (l’ancêtre des SVT, bande d’incultes), la dernière fois que vous l’avez fait regardez l’état dans lequel il a laissé la salle de clase et l’école ; un vrai désert! Que des fantômes errant parmi les fantômes… Après le fantôme de l’Opéra, celui du conseil régiona l; Erik et Philippe même combat! Mais si un fantôme peut aimer l’opéra comment pourrait-il aimer un conseil regional ou même départemental ? Pas un balai de chiotte vaillant à l’horizon pour le disputer en utilité à un trombonne ou à une aggrafeuse… Paraît qu’on peut voir les marques des doigts qui ont creusé les pupitres tellement chaque conseiller s’accroche à sa place ! La tempête arrive que je vous dis. Pas la petite brise marine épouvantail récurent, merde agitée à très agitée, qu’on brandit grossièrement aux bobos du téeffun de vingt heures… Non le bon coup de balai salvateur. La bonne ruade de mulle rancunière qui attendait que le salopard de muletier passe à bonne distance ! Un truc à tout emporter, choucroute, bateaux, coiffes et costumes, rubans, casseroles et broderies, sans compter les nanards de la subventionite illimitée ; les racings, les bioscopes, les rallyes de France et autres laliques… Tout dégagé, le paysage ! Plus plat que que le plat pays, le beau jardin ! De Wissembourg à Wesserling d’un seul tenant ! Plus net que la dernière optique Leitz à deux cents millions de pixels… Le genre de gadget à pouvoir faire sa mise au point automatique sur un téton de femen manifestant sur la place rouge depuis une station orbitale sous contrôle de la NSA… La beauté d’un pays enfin débarassé de tous ses objets politiques encombrants… Une plaine décongestionnée, beau comme la dernière phrase d’un roman de Chandler…
Il fera beau et on y verra très loin, mais pas jusqu’où Philippe sera allé. Un pays s’effondre quand il confond ses architectes et ses démolisseurs. Car normalement, si les premiers on fait correctement leur boulot, on a jamais besoin des seconds. C’est la trêve non ?
Vous connaissez le lieu…. J’y vais depuis quelques années… Une émission lui a donné un titre qui on l’espère laissera à ce beau village alsacien son charme ! Et nous on vous attend donc avec livres, cartes, posters, dessins…. Des infos pratiques sur la page actualités !
“L’OEIL DU TIGRE”
On fait ça dans un restau, comme ça vous savez que ne mourrez ni de soif ni de faim…