Ce samedi et ce dimanche nous serons une sympathique ribambelle de bateleurs, artistes, artisans d’art et autres à répondre à l’invitation des associations “Art thème is” et “A l’ombre du château” en exposant, pour le plus grand plaisir de vous être agréable, au château de Thanvillé qui nous accueillera dans sa grande salle puisque la météo, qui s’est rappelé qu’on était en automne, a décidé que nous ne pourrions pas rayonner au milieu de ses magnifiques jardins. J’y serai les deux jours en compagnie, seulement dimanche, de l’excellent Nicolas Mengus qui y dédicacera ses forts intéressants et passionnants ouvrages sur les châteaux (puisque nous serons dans un château) et qui pourra vous faire bénéficier de son érudition concernant le mauvais oeil ( pas celui par lequel vous reluquiez la meilleure copine de votre grande soeur à travers le trou de la serrure de la salle de bain, mais l’autre, celui de la croyance en la malédiction) et l’érotisme dans le monde gallo-romain (et gallopin). Histoire, c’est le cas de le dire de mieux comprendre les bien contradictoires préjugés et idées toutes faites de notre beau et si politiquement correct monde moderne à la lumière de ce qui pouvait bien, en ces temps-là, filer la gaule à Jules. Je me ferai un devoir et un plaisir de me joindre à la conversation en essayant d’enrichir l’échange. Ce sera de dix heures à dix huit heures et il y aura bien sûr un accompagnement musical et une restauration tous les deux de qualité. On est comme ça nous autres toujours dans le bonheur et le partage.
Leçon de choses
Il existe, à ma connaissance, au moins trois sortes de planchers (à ne pas confondre avec le valet picard de d’Artagnan que seuls les niais prononcent pareil) Il y a celui de la salle de classe, de la salle des fêtes ou même de la salle à manger. Il y a celui des vaches qui pourrait tout aussi bien être celui des moutons des chèvres ou des lapins de garenne mais la sagesse populaire a retenu les vaches. Et puis il y a le plancher pelvien dont seuls ceux d’entre vous qui ont sciemment séché les cours d’éducation à la sexualité à l’école, pensant passer directement à la pratique, ignorent totalement l’existence. Vous avez bien observé que j’ai volontairement exclus de nommer les élèves de sexe féminin qui, elles savent parfaitement de ce dont il est question ici. J’apprends à la lecture d’une brève d’un des torchons néolibéraux qu’est devenu l’essentiel de la presse quotidienne nationale, que la contraction des muscles de ce plancher là peut déclencher un orgasme involontaire lors d’une séance de sport qu’elle soit session de fitness, de yoga, de running ou de vélo. Pas de bol pour les nageuses, les volleyeuses ou les golfeuses , elles ne faisaient pas partie de l’énumération. Le dit article se permet de préciser que ce petit ou gros, c’est selon, plaisir serait le plus souvent féminin. Pour une fois que l’injustice change de côté on se la ferme. La langue anglaise, pas le muscle mais celle qui sert à l’individu anglophile de s’exprimer en n’ ayant peur de rien et en parlant de tout a formé un nouveau mot valise (un amalgame lexical pour ceux qui aiment briller en société) pour désigner ce nouveau phénomène: coregasm de “core ” exercice et de gasm que vous connaissez déjà. Il y a des jours comme ça où tout en sachant qu’on nous prend pour des cons, on est heureux d’aller se coucher en se sentant soudainement plus intelligent.. Demain je change de selle de vélo et je m’inscris au cours de yoga dont la pharmacienne m’a parlé en venant me rendre visite au festival de bande dessinée samedi et dimanche dernier. On a aussi parlé dessin.
Quelques hommes dans un bateau
C’est une variante de la devinette de cour de récréation que tout le monde connaît : Gérald et Gabriel vont en bateau , l’un des deux tombe à l’eau qui est ce qui reste? Pour ce qui concerne les deux cireurs de pompes les plus zélés du monarque en titre ( vous avez remarqué que je n’ai pas utilisé le verbe lécher en faisant allusion à la partie la plus charnue de l’anatomie humaine) il est possible de répondre sans sourciller: aucun des deux ! Car les chances d’arriver à bon port pour cette paire de joyeux et ambitieux navigateurs sont quelque peu hasardeuses. Certes on ne peut pas affirmer que deux mille vingt sept soit très éloigné mais ce n’est pas tout proche non plus, et une campagne électorale c’est comme une nuit d’amour, plus on démarre trop vite moins on a de chances d’arriver au bout, à temps et triomphant. Bon il y a aussi que l’embarcation de bonne ou mauvaise fortune de ces deux là tient plus du frêle esquif que du yacht d’oligarque dont l’origine importe peu car l’argent dont tout le monde sait qu’il n’a pas d’odeur, n’a pas non plus de frontières quand il a beaucoup de zéros. Justement, des zéros il en faudra beaucoup, à ces deux là ainsi qu’à d’autres, mais ça ne suffira pas car de Jules à Vladimir en passant par Napo, Benito et Adolf il est de notoriété publique qu’il faut trois choses pour prendre le pouvoir. D’abord un pouvoir vacant, ensuite quelqu’un qui veuille vraiment le prendre, enfin et surtout le reste des autres qui laissent faire, Si la première condition est remplie car le leader suprême de la start up nation ne pourra pas concourir pour un troisième mandat, les deux autres sont loin de l’être. Car non seulement il y a aura un certain nombre de candidats à l’ambition revendiquée de faire don de leur personne à la France mais surtout il y aura pléthore de demi fauves et trois quarts hyènes dans l’arène tous prêts à s’entre dévorer les uns les autres. Bah , c’est toujours le même cirque tous les cinq ans et pour une fois que les chrétiens sont dans les gradins et peuvent jouir du spectacle des fauves se bouffant le nez, et le reste, on ne va pas se plaindre du spectacle. Et aussi pourquoi, en titre, quelques hommes et pas de femme dans ce bateau? Mais tout simplement parce que la seule personne assurée d’être en finale est une femme et qu’elle n’a pas besoin d’être dans le bateau…Faut il vraiment toujours vous faire un dessin?…
Dessins sur ordonnances
Je suis allé chez le médecin. Maintenant que je suis enfin titulaire d’une carte vitale, autant en profiter car mon bilan de fréquentation médicale est aussi maigre qu’un vegan en vacances en Argentine où le culte du bœuf à toutes les sauces est roi. Une fois les politesses d’usage sur la nature du bon vent qui m’amenait en son cabinet, il me fallut lui en expliquer la raison. Elle tenait en un seul mot, la langue. Non pas le muscle qui me sert à parler expliquais-je au brave homme alors qu’il me demandait de la tirer en ouvrant bien grande la bouche mais celle qui me sert d’expression, le reflet de mon âme, celle dont la réputation est la meilleure et la pire des choses; la langue française. Et d’expliquer à l’homme de l’art qu’à force de jouer avec les mots ils se sont mis à me jouer des tours et c’est un tel désordre dans ma pauvre tête que j’aurais bien besoin d’une ordonnance dont le principe comme son nom l’indique est bien de remettre de l’ordre dans les choses y compris celles du vocabulaire et de la syntaxe. Force est d’admettre que le brave homme m’opposa une moue fort dubitative car ainsi qu’il le reconnut bien volontiers mon problème dépassait de loin le champ de son expertise qui pourtant était vaste. A son avis cela relevait plutôt d’une autre académie que celle de médecine, plutôt la justement nommée académie française où bon nombre de docteurs siégeaient quoique atteints pour bon nombre d’entre eux de pathologies peu recommandables.Mon cas semblait bien mal engagé quand le brave homme eut un éclair de génie.il me fit une ordonnance au contenu d’une banalité quelconque à l’intention de la pharmacienne de notre village, celle dont le pull moulant, sous l’étoffe d’une blouse fort seyante au demeurant laisse deviner deux galbes rubensiens à la rotondité parfaite et qui, incroyable coïncidence, porte au neuvième art un intérêt des plus vifs. Il me conseilla de trouver les mots justes pour l’inviter au festival de bande dessinée qui se tiendra cette fin de semaine place Kléber dans les salons de l’Aubette. “vous y parlerez dessins” me dit-il “vous lui montrerez les vôtres mais je doute fort qu’elle se laisse aller à vous montrer les siens”…Ah, le bon, l’excellent homme, vraiment …
Bulles et boules
Revoilà octobre, sa météo de fin août début septembre et son absence totale de vent qui est pourtant sensé faire craquer les branches si l’on en croit le poète auquel on doit, par politesse, respect et compassion, toujours donner raison. Samedi et dimanche nous serons une bande d’une dizaine de dessinateurs assistés de quelques marchands à essayer de faire craquer les porte monnaie des amateurs d’ouvrages dessinés qu’ils soient sous forme de bandes ou non place Kléber dans les salons de l’Aubette, haut lieu culturel de la ville de Strasbourg. La manifestation s’appelle strasbulles car elle se passe à Strasbourg et il y est question de bulles, pas de savon car ce serait à Marseille mais de dessin. Le mot savant et technique est phylactère mais non seulement le type de l’association qui voulait appeler ça “Strasphylactères” a disparu quelque part au fond de l’Ill mais aussi Strasboules était le nom déposé du championnat régional de pétanque du Bas-Rhin dont tout le monde se fout depuis que la seule boule dont Strasbourg est entichée, chacun le sait, est la boule de Noël.L’entrée de cette manifestation de haute teneur artistico-commerciale est gratuite et nous dédicacerons nos ouvrages avec ferveur, joie et talent. Pour les plus prodigues d’entre vous qui savent, à juste titre, que le plus dur dans un budget d’artiste c’est les vingt huit derniers jours du mois il y aura de quoi nous offrir une limonade ou un café. Pour ceux qui s’enorgueillissent du statut de mécène, il y a pléthore au dehors de tables au statut gastronomique fort justifié quoique pour certaines quelque peu usurpé.. Venez comme vous êtes puisque on sera comme on est …
La cinquième illusion
Les illusions c’est comme les clés de voiture, les lunettes ou, aujourd’hui, le téléphone portable. On passe son temps à les perdre et à les retrouver. Parce que finalement, quand on y pense, on égare bien plus qu’on ne perd. Et pourquoi? parce qu’on ne sait pas voir les choses. On ne sait plus regarder. Aussi a-t-on besoin de quelqu’un pour nous aider à les retrouver et à nous y retrouver. Une rencontre de circonstance fatalement providentielle qui voit mieux que nous, qui voit pour nous. Et c’est comme cela pour tout tout dans la vie. Prenez l’espoir par exemple. L’espoir c’est un petit lapin blanc qui gambade dans la prairie derrère chez vous. Mais ça fait quelque temps que vous ne l’apercevez plus. Il faut dire qu’il fait un temps pourri à ne pas mettre un petit lapin dehors, tantôt caniculaire, tantôt inondé. Et soudain, alors qu’on n’ y voyait pas à dix mètres la minute d’avant, le voilà qui apparaît le petit lapin blanc gambadant en plein soleil au milieu de ce qui en l’espace d’un instant est passé de l’état de paysage après la bataille à jardin de roses, comme par magie. Magie c’est le mot mais ce serait plutôt de tour de passe passe qu’on devrait parler ici, même si derrière tout cela il y a une sorte de magicien, un maître des illusions, au physique attractif, à la tenue grandguignolesque, à la gestuelle inimitable qui vous en met plein la vue. Son métier, sa vie son sacerdoce c’est vous prouver à vous que rien n’est jamais perdu quand on s’en remet à des types de sa prestance, de son aura, de son charisme à l’humour poissondavrilesque. Un type qui sait voir les choses, un visionnaire !Car ce n’est pas donné à n’importe qui de sortir un petit lapin blanc d’un chapeau sans même une baguette magique n’est ce pas? Juste en claquant des doigts et en prononçant quelques mots d’une formule magique bien rôdée aux éléments de langage sans cesse renouvelés et qui chaque fois vous bluffent avec la même efficacité; croissance, emploi, sécurité, égalité, solidarité etc etc…( c’est très important l’etc et ce qu’il y a de plus important dans l’etc c’est bien le caetera)Le chapeau d’où l’illusioniste en chef fait surgir le petit lapin blanc porte le joli nom de République, avec une majuscule s’il vous plaît car c’est un nom propre, même si malheureusement il arrive qu’on l’écrive d’ une graphie dégeulasse. c’est le cinquième chapeau du nom que se refilent les illusionnistes de tous bords qui œuvrent sur la grand scène de la garenne nationale. Et chaque fois il y a un petit malin, applaudi à tout rompre dès son apparition sur scène, qui nous refait le coup du petit lapin blanc qui surgit comme par magie du chapeau, fait trois petits bonds et puis disparait sous les hourras d’un public bien encadré par une claque terriblement efficace. Mais ces derniers temps la fréquentation est en baisse croissante et ça en devient plus que souciant, inquiétant. A un point tel que les organisateurs du show craignent pour l’avenir du chapeau et celui du petit lapin, qui risquent de finir aux objets trouvés de l’ Histoire (également avec une majuscule s’il vous plait car c’est aussi un nom propre) avec personne pour venir un jour les réclamer.
Un si bel automne plein d’encre
Ce samedi je serai à Scherwiller chez les Compagnons d’Emmaüs où se tiendra “Compagnons d’encre” un festival culturel et solidaire haut en couleurs, mêlant tatoueurs, musiques du monde, spectacles vivants ainsi que des expositions et ateliers artistiques. Cette manifestation se déroulera samedi et dimanche. Dimanche je serai à Waldolwisheim à la traditionnelle fête du bio avec plein d’exposants amis qui produisent de belles et bonnes choses. Nous ne manquerons pas , bien sûr, d’échanger sur les récents effets de manche de notre bon monarque concernant ” l’écologie sans contrainte ” d’où l’ agriculture était joyeusement et prévisiblement absente. en attendant , quelques dessins de la semaine passée, les parutions quotidiennes reprendront lundi
Une aussi courte absence
J’ai suivi avec intérêt , bien sûr, l’actualité des dix derniers jours qui était très inspirante. J’étais éloigné dans un royaume scandinave heureux de jouer mon rôle de grand-père, -( En suédois le père se dit far , la mère mor le père de la mère (c’est moi ) se dit donc morfar, la grand mère maternelle sera donc mormor , le grand père paternel étant farfar et la grand mère paternelle farmor. Simple non? Le premier qui me dit qu’il n’a pas suivi, c’est qu’il n’a rien appris à l’école.)-Hélas une défaillance technologique ne m’a pas permis d’envoyer mon dessin quotidien mais je me refais là, maintenant que je suis de retour en République . Quelques dessins sur la visite de Charles et François puis le débat du moment sur le harcèlement à l’école.Demain , l’actualité de fin de semaine riche en rencontres et manifestations.
Faut vraiment vous faire un dessin?
Lourdingue mais pas forcément mauvais
Nous autres dessinateurs avons une chance inouïe , nous ne nous ennuyons jamais avec nous même grâce à ce dialogue ininterrompu avec notre crayon que nous poursuivrons jusqu’ au bout, jusqu’à la fin . Pas celle des haricots car dans ce métier on mange beaucoup de pâtes mais celle de notre histoire. Il paraît que le papier va se raréfier, mais il paraît tellement de choses de nos jours il paraît même que dès qu’on se permet une petite blague un peu navrante et décalée il y a toujours quelqu’un pour aller rapporter à la muse qui très fâchée ne se prive pas de sévir quelquefois même avec violence. Le féminini inspirant a souvent des réactions assez piquantes quand on aborde certains sujets. La muse est souvent nue et si elle porte des lunettes c’est qu’elle n’est plus toute jeune et a vu tellement de conneries que ça lui a forcément abîmé la rétine . Si elle est en colère c’est forcément à propos de blagues tournant autour de l’anatomie féminine. Aussi faut-il faire avec et attendre que ça passe.Surtout ne rien promettre qu’on ne saurait tenir. Elle a un sixième sens pour les obsédés du graphite anonyme qui n’arriveront jamais à se sevrer. Bah tout cela est vite oublié dès qu’on se met à crayonner de la douceur, de l’acidulé, du barbapapa de fête foraine graphique…parce qu’on aime aussi quand ça dégouline de mièvrerie bucolique. On aime tout en fait, c’est un genre de fatalité propre au dessin sous toutes ses formes qui fait que la vie est tellement généreuse même quand on se laisse aller à être un peu idiot…un brin lourdingue mais pas foncièrement mauvais et surtout sans jamais ,ô grand jamais, l’intention de nuire.